Sarkozy renvoyé en correctionnelle pour corruption et trafic d’influence dans l’affaire des écoutes

Sarkozy renvoyé en correctionnelle pour corruption et trafic d’influence dans l’affaire des écoutes

 L’ancien président français Nicolas Sarkozy vient d’être renvoyé devant le tribunal correctionnel pour corruption et trafic d’influence dans l’affaire des écoutes appelées « Paul Bismuth », a rapporté jeudi Le Monde.

L’ancien chef de l’Etat français est soupçonné d’avoir voulu influencer un haut magistrat, Gilbert Azibert, pour obtenir des informations le concernant couvertes par le secret et, en échange, il aurait promis d’intervenir en faveur du magistrat pour qu’il obtienne un poste de prestige à Monaco.

L’ancien haut magistrat est également renvoyé en correctionnelle pour les mêmes chefs d’inculpation, ainsi que Thierry Herzog, avocat et ami de Nicolas Sarkozy, pour violation de secret professionnel, selon le quotidien du soir qui cite des sources proches du dossier.

En octobre dernier, le Canard enchaîné avait révélé que Nicolas Sarkozy avait opté pour d’autres fausses identités, en plus de Paul Bismuth, pour ses « téléphones occultes » pour communiquer sans crainte d’être écouté.

L’ancien président a été placé, il y a une semaine, sous contrôle judiciaire à l’issue d’une garde à vue de 48 heures dans les locaux de la police judiciaire à Nanterre (banlieue de Paris) dans le cadre d’une enquête sur des financements libyens de sa campagne électorale de 2007.

C’était le journal électronique Médiapart qui avait révélé en 2012, sur la base d’un document libyen, le financement de la campagne présidentielle de 2007 de Nicolas Sarkozy par le colonel Mouammar Kadhafi donnant ainsi à l’ouverture d’une information judiciaire en avril 2013, rappelle-t-on.

Après plusieurs révélations et un ouvrage de deux journalistes, Fabrice Arfi et Karl Laske, qui lève tout doute sur le financement par le colonel Maâmmar Kadhafi, assassiné le 20 octobre 2011 à Syrte après sa capture, c’est pour la première fois que l’ancien président français a été entendu dans cette affaire.

Les informations publiés par Médiapart avaient fait état, sur la base du journal personnel de l’ancien Premier ministre libyen, Choukri Ghanem, retrouvé noyé à Vienne, dans lequel ce dernier parle d’une somme de 1,5 million d’euros à Sarkozy et d’une autre envoyée par Saïf el-Islam, fils de Kadhafi, de 3 millions d’euros.

Le beau-frère de Kadhafi, Abdellah Senoussi a également envoyé à Sarkozy 2 millions d’euros. Ziad Takieddine et Alexandre Djouhri étaient chargés d’acheminer ces sommes pour les remettre à destination.

Une note signée par le chef des services libyens, Moussa Koussa faisait état d’un accord de principe pour verser 50 millions d’euros en soutien à la campagne de Nicolas Sarkozy, mais sur cette somme promise, selon les auteurs de l’ouvrage « Avec les compliments du Guide », (Fayard, 2017), 20 millions auraient été donnés directement à Boris Boillon et à Claude Guéant en espèces, citant un ancien cadre libyen qui a témoigné devant la police.