Le président français Nicolas Sarkozy a affirmé mercredi que les Musulmans de France ne doivent pas se sentir blessés par les polémiques soulevées lors de la campagne électorale pour la présidentielle française, faisant allusion au débat remettant en cause les méthodes de l’abattage halal.
« J’aurais souhaité, durant cette campagne électorale, que certains de nos compatriotes ne se sentent pas blessés par des polémiques qui n’ont pas lieu d’être », a déclaré M. Sarkozy à la presse, après avoir inauguré à la grande mosquée de Paris une stèle en hommage aux soldats musulmans morts pour la France pendant la Première Guerre mondiale (1914-1918).
La candidate du Front national (extrême-droite) Marine Le Pen, avait relancé, février dernier, le débat sur la viande halal en France, voulant engager une procédure pour « tromperie sur la marchandise » en assurant que désormais « toute » la viande vendue en Ile-de-France est halal. Le président-candidat avait,
de son côté, proposé d’étiqueter la viande selon les méthodes d’abattage.
Après avoir rencontré des responsables du culte musulman en France dont le recteur de la grande mosquée de Paris, Dalil Boubekeur, le chef de l’Etat français a tenu à « rassurer » les musulmans de son pays quant à la liberté d’exercer leur culte.
« Nos compatriotes de confession musulmane ont naturellement le droit de vivre leur foi comme n’importe quel citoyen a le droit de vivre sa religion », a-t-il dit, réaffirmant qu’il souhaitait « un islam de France (…), qui n’est pas un islam en France ».
Le président Sarkozy était accompagné des ministres de l’Intérieur Claude Guéant et de la Défense Gérard Longuet. Sa visite à la Grande mosquée de Paris
intervient à un mois et demi du premier tour de l’élection présidentielle.
Plus de 3000 musulmans (Algériens, Tunisiens, Marocains, Sénégalais et Spahis) sont morts pour la France durant la première guerre mondiale. Et c’est pour leur rendre hommage que la mosquée de Paris à été construite à l’issue de la grande guerre.
La France compte aujourd’hui plus de cinq millions de musulmans dont environ 3,9 millions en âge de voter.
