C’est sur le mode vous « m’avez mal compris » ou mal interprété que l’ancien président français, Nicholas Sarkozy, a commenté, dans un entretien publié aujourd’hui par le journal Valeurs Actuelles, la vive polémique provoquée en Algérie par ses propos à Tunis.
Nicholas Sarkozy qui préside le parti Les Républicains et qui est déjà en campagne pour la prochaine présidentielle avait évoqué le 20 juillet dernier, au Bardo à Tunis, la géographie présumée dangereuse d’une Tunisie enserrée entre l’Algérie et la Libye. Il avait également déclaré que l’avenir de l’Algérie devrait un sujet à « traiter dans le cadre de l’Union pour la Méditerranée (UMP). »
« La Tunisie est frontalière avec l’Algérie (et) avec la Libye. Ce n’est pas nouveau… Vous n’avez pas choisi votre emplacement » avait-il déclaré avant d’enchaîner avec une phrase qui a suscité la fureur générale : « L’Algérie, qu’en sera-t-il dans l’avenir, de son développement, de sa situation ? C’est un sujet qui, me semble-t-il, doit être traité dans le cadre de l’Union pour la Méditerranée ».
« Surpris
Nicholas Sarkozy dit avoir été « surpris » par la polémique qui a suivi ses propos et affirme que rien ne la justifiait. « J’ai été surpris car rien dans mes propos ne se voulait critique à l’endroit de quiconque, certainement pas de l’Algérie pour laquelle j’ai, chacun le sait, une profonde amitié », affirme M. Sarkozy.
L’ancien président français laisse entendre que ses propos n’ont rien de polémique mais que « certains » ont cherché à les déformer. Il ne semble pas regretter ses propres propos mais l’interprétation qui leur a été donnée par « certains ».
« Très sincèrement, je crois que rien de ce que j’ai dit ne l’était, ni ne justifiait une polémique, qui s’est d’ailleurs moins nourrie des paroles que j’ai prononcées que de l’interprétation que certains ont cherché – à tort – à leur donner. Je le regrette », ajoute-t-il.
Pensée coloniale
Nicholas Sarkozy met les réactions suscitées par ses propos sur le compte d’une la « relation passionnelle » ente l’Algérie et la France. « Quand il y a des sentiments profonds, des attentes fortes, il y a des réactions vives. Le message que je veux faire passer est simple : tous ces pays mènent un combat contre la barbarie, et il est de notre devoir de les aider et de les soutenir ».
La presse algérienne a vivement attaqué Nicholas Sarkzoy après ses propos en lui rappelant qu’il était un des « responsables » du chaos libyen qui menace la Tunisie. Mais ce sont surtout ses propos sur le destin de l’Algérie qui serait à discuter au sein de l’Union pour la méditerranée (UPM) qui a provoqué les réactions les plus acerbes.
Le chef de la diplomatie algérienne, Ramtane Lamamra a qualifié les propos de l’ancien président français de « malvenus » et les a mis sur le compte d’une pensée coloniale disqualifiée par l’histoire. « Cette sortie est malvenue » avait-il déclaré à des médias algériens alors qu’il se trouvait à Paris.
Il est « tout à fait légitime de poser, à cet égard, la question de savoir si la pensée coloniale que l’histoire a complètement disqualifiée, ne serait pas en train de tenter de se régénérer à travers des exercices stériles de manipulation de la géographie. »
Lors de son déplacement en Tunisie, Nicholas Sarkozy a déclaré aux journalistes français qu’il comptait se rendre en Algérie cet automne. Aura-t-elle lieu après ses propos polémiques? Sur les réseaux sociaux en tout cas beaucoup d’Algériens lui ont signifié qu’il n’est pas le bienvenu