Sarkozy en campagne électorale : «Il y a trop d’étrangers en France»

Sarkozy en campagne électorale : «Il y a trop d’étrangers en France»

Le président français a confirmé, hier soir sur France 2, qu’il veut chasser sur les terres de l’extrême droite en prônant une politique d’immigration de plus en plus restrictive. Il veut aussi réduire d’une manière drastique les avantages sociaux dont bénéficient les immigrés.

«Notre système d’intégration fonctionne de plus en plus mal, car nous avons trop d’étrangers sur notre territoire et que nous ne pouvons plus leur trouver un logement, un emploi, une école», a déclaré, mardi soir, M. Sarkozy lors d’une émission télévisée sur la chaîne de télévision France 2. Sur le mandat de cinq ans à venir, «je considère que pour relancer dans de bonnes conditions l’intégration, il faut diviser par deux le nombre de gens que nous accueillons, c’est-à-dire passer de 180 000 à environ 100 000», a-t-il dit.

Donné largement battu face au candidat socialiste, François Hollande, à la présidentielle des 22 avril et 6 mai, le chef de l’Etat a renoué ces derniers temps avec les thèmes de l’immigration et de la sécurité, qui avaient contribué à le faire élire triomphalement en 2007. M. Sarkozy, qui a mis en œuvre depuis 2007 une politique de maîtrise des flux migratoires sans y parvenir, a affiché des objectifs précis en termes d’accueil des étrangers en s’appuyant sur les leviers du regroupement familial et du mariage des étrangers avec des ressortissants français. Il a confirmé vouloir soumettre à des conditions plus difficiles de revenus et de logement le regroupement familial et la délivrance des visas d’installation aux étrangers mariés à des ressortissants français. Pour la première fois aussi, le Président a évoqué une restriction de l’accès des étrangers aux droits sociaux qui étaient jusque-là les mêmes que ceux des Français, dès lors qu’ils sont en situation régulière. Pourront bénéficier du revenu de solidarité active et du minimum vieillesse les immigrés qui auront résidé 10 ans en France et travaillé 5 ans, a-t-il dit. Samedi, il avait estimé que donner le droit de vote aux étrangers extra-communautaires aux élections municipales – comme souhaite le faire son adversaire socialiste «serait porter atteinte à la République».

Une vive polémique a également éclaté à propos de la viande halal après que son Premier ministre François Fillon eut suggéré aux grandes religions de revenir sur les «traditions ancestrales» d’abattage rituel des animaux, qui «ne correspondent plus à grand-chose». Ces propos ont provoqué l’ire des responsables des communautés juive et musulmane et une réelle stupéfaction dans le camp présidentiel. Mardi soir, Nicolas Sarkozy s’est défendu d’effectuer «un virage à l’extrême droite et tente l’apaisement à propos de la polémique sur la viande halal : je voudrais que chacun se calme, vraiment on est épuisés de toutes ces polémiques qui n’ont absolument aucun intérêt», a-t-il dit.

R. I. / Agences