Saoudiens et émiratis gardent leur cap, le prix du baril reste sur une tendance baissière

Saoudiens et émiratis gardent leur cap, le prix du baril reste sur une tendance baissière

L’Organisation des Pays Exportateurs de Pétrole (Opep) maintiendra le cap et ne baissera sa production de pétrole malgré la chute des prix du baril

Alors que le cours du baril de light sweet crude (WTI) pour livraison en février perdait 1,00 dollar à 56,13 dollars sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), les pays du Golfe dominant au niveau de l’Opep ont multiplié les déclarations d’inflexibilité.

Le ministre émirati de l’Energie, Suhail al-Mazrouei, qui a déjà fait sensation la semaine dernière en déclarant que l’Opep ne bougerait pas même si le baril tombait à 40 dollars est resté sur la même veine lors d’une conférence arabe sur l’énergie organisé, hier, à Abou Dhabi.

« Nous avons besoin de six mois pour évaluer le marché, et même si rien ne se passe lorsque nous nous rencontrons dans six mois, nous ne changerons pas notre position » a-t-il déclaré.

Ali Naouïmi, ministre saoudien du pétrole et des énergies renouvelables, qui s’est défendu d’un quelconque complot a insisté sur le fait que son pays entendait conserver sa part du marché pétrolier. Il a souligné que la position de l’Arabie Saoudite ne sera pas influencée par une éventuelle réduction de la production des pays non membres de l’Opep.

« S’ils décident de réduire leur production, ils seront les bienvenus. (…) L’Arabie saoudite ne va certainement pas réduire la sienne », a martelé Ali Naouïmi.

Des déclarations de fermeté de la part du plus grand producteur de l’Opep qui accentuent les incertitudes du marché pétrolier où l’offre déjà surabondante pourrait connaitre une sensible augmentation dès l’année prochaine.

Un choix de « long terme » risqué

L’Arabie Saoudite et les pétromonarchies du Golfe ont imposé le 27 novembre dernier le maintien du plafond de production de 30 millions de barils par jour (mbj) alors que les experts estimaient qu’une défense des prix imposait de retirer du marché 2,5 millions de barils jour.

Les pays peuples comme l’Iran, le Venezuela ou l’Algérie subissent plus douloureusement la chute des prix du baril que les pays du Golfe qui disposent de réserves financières conséquentes qui leur permettent de laisser « jouer le marché ».

Ces pays imposent aux autres membres de l’OPEP une stratégie de « long terme » et ont fait déjà savoir qu’ils n’envisagent pas une réunion extraordinaire de l’organisation. Le ministre irakien du Pétrole, Abdel Abdelmahdi, a confirmé dimanche cette option de long terme.  » Nous devons attendre et voir les réactions du marché et des autres pays, a-t-il dit, évoquant une stabilisation des prix à 60 dollars le baril ».

Mais ces projections risquent d’être perturbées par une offre pétrolière déjà surabondante. Les experts font valoir qu’un éventuel retour de l’Iran sur le marché en cas d’accord sur le dossier nucléaire et l’augmentation programmée de la production irakienne pourraient entrainer une mise sur le marché d’une quantité supplémentaire de 3 millions de barils par jour (Mb/j).