Santé / Il se dit « non concerné » par la grève du 27 mars Le syndicat des praticiens spécialistes charge le Camsa et le Camra

Santé / Il se dit « non concerné » par la grève du 27 mars Le syndicat des praticiens spécialistes charge le Camsa et le Camra

Écrit par Samira Dekkiche

Le président du Syndicat national des praticiens spécialistes de la santé publique (Snpssp), Mohamed Yousfi, a déclaré, hier, que les spécialistes ne sont pas concernés par la grève du Collectif des médecins spécialistes (Camsa) prévue le 27 mars. Par cette déclaration faite lors d’une conférence de presse au siège de son syndicat, à Hussein Dey, ce médecin syndicaliste vient de montrer que cette corporation n’est pas homogène et que les clivages qui la traversent sont importants.

Pour M. Yousfi, la grève à laquelle a appelé le Camsa est « illégale ». Il accuse ce collectif de «manipuler » la confrérie des médecins spécialistes, de faire dans la « scission » pour saper la base de son syndicat. « Ils disent aux spécialistes que notre syndicat n’a rien fait », s’est-il insurgé, avant de se rassurer et d’affirmer que ses confrères sont « conscients » et qu’ils ne suivront pas le mot d’ordre de grève. M. Yousfi, qui semblait sur la défensive, a rappelé que son syndicat est « le seul représentant sur le terrain et devant les autorités depuis sa création en 1993 ». « Son bilan parle pour lui », a-t-il ajouté. Avant d’expliquer que si son syndicat s’est éclipsé récemment de la scène médiatique « c’est par choix du dialogue avec la tutelle depuis 2013 ». « Le choix de la grève est l’ultime recours », a-t-il argué, en faisant valoir les négociations que son syndicat a menées pour la défense des droits des médecins spécialistes comme «la revalorisation des salaires, l’obligation de logements de fonction pour les médecins exerçant loin de chez eux et l’amélioration des plateaux techniques dans les régions de l’intérieur ». Et qui, a-t-il insisté, sont aujourd’hui « mieux que ceux des grandes villes ». « On a combattu seuls et personne ne nous a donné un coup de main », a-t-il martelé. « D’où viennent ces gens qui parlent aujourd’hui de service civil », s’est-il interrogé, en accusant cette fois le Camra de reprendre les propositions du Snpssp le qualifiant d’« ingrat », insistant à souligner que son syndicat est le seul interlocuteur de la tutelle s’agissant du dossier du service civil, dès lors que ce dernier concerne exclusivement les spécialistes. «Nous les avons aidés en 2001 et 2017 et maintenant ils refusent la participation du Snpssp au comité intersectoriel chargé de leur dossier», a-t-il dit. Avant de

lancer : «On aurait pu les attaquer en justice pour diffamation.» Il poursuivra : «Malgré la position violente des résidents, on a choisi de participer au comité pour défendre leurs revendications.»

Mise en garde contre la grève

Le conférencier est revenu sur la liste des propositions du comité intersectoriel que les résidents ont rejetée. Il s’agit de réduire la durée du service civil (de 4 à 2 ans) et sa suppression pour certaines spécialités. Le syndicaliste a fait savoir que l’abrogation du service civil est une question politique et non socioéconomique. Selon lui, il n’existe pas de volonté politique pour satisfaire cette revendication et les ministres n’ont pas carte blanche pour le faire. Dans sa charge contre le Camsa, le docteur Yousfi dira que ce collectif « ne connaît pas le statut particulier du praticien spécialiste » dont il souhaite la révision. A propos du projet de loi de santé, critiqué par le collectif et présenté comme un texte parachuté, le chef de file du Snpssp dira que « tous les syndicats et associations ont participé à l’élaboration de ce projet entre 2013 et 2014 ». Des réserves ont été émises sur le « maintien du service civil et de l’activité complémentaire ».

L’examen du DEMS en orthopédie-traumatologie boycotté

Il a précisé qu’ils ne sont pas contre le principe de cette activité, mais contre les conditions de son application. Enfin, M. Yousfi a affirmé que la période n’est pas propice à la grève parce que le concours des praticiens spécialistes se tiendra au mois de juin et concernera plus de 2 000 médecins qui ont plus de cinq ans d’expérience.

Sur un autre registre, les médecins résidents maintiennent le boycott de l’examen du Dems. Hier, c’était le tour des médecins spécialistes en orthopédie-traumatologie de refuser d’entrer dans les classes d’examen.

C’est le deuxième examen à être boycotté par les résidents après celui du 19 mars qui avait concerné l’épreuve d’ORL. Ce jour-là les résidents venus soutenir leurs collègues concernés par l’examen ont été malmenés par les policiers.