Gestion n Le transfert de spécialités médicales vers les polycliniques de proximité rendra progressivement aux CHU leur vocation scientifique, selon le ministre.
Une annonce qui devrait, à première vue, ravir spécialistes et malades. Mais, il y a comme un air de déjà vu et de déjà dit qui plane sur un secteur, dont la situation et de plus en plus préoccupante.
Ainsi, il n’y a pas lieu de verser dans l’optimisme. Cela fait, en effet, des années que les ministres qui se sont succédé à la tête de ce département déboulent dans les hôpitaux, sans tenir compte de la réalité du terrain. Cela fait aussi des années que des mesures disciplinaires sont prises sans que cela change quoi que ce soit à la prestation dispensée dans ces établissements qui croulent sous la mauvaise gestion : manque de lits, de médicaments, d’hygiène et des médecins en charge des services, scanners et autres appareils de radiologie en panne…Nos hôpitaux sont devenus au fil du temps comme le lieu de passage obligatoire pour une mort certaine.
Les promesses de faire émerger un système de santé meilleur et digne ne manquent pourtant pas, mais peu de choses concrètes sont réalisées. En somme, 50 après l’indépendance, les responsables de la santé n’auront pas vraiment réussi à améliorer les conditions d’accueil des malades. Faute d’une bonne stratégie, les ministres de la Santé successifs ont laissé s’installer de sombres perspectives pour l’avenir du système.
Aujourd’hui, Abdelmalek Boudiaf veut redorer le blason de la santé publique et tente de colmater les brèches. Il propose de relancer la recherche scientifique dans les CHU en les déchargeant de certaines spécialités que les malades pourront bénéficier dans les structures de proximité. «Le malade se dirige généralement vers les hôpitaux pour les soins alors que les polycliniques de proximité disposent des mêmes services requis dont les différentes spécialités», a-t-il indiqué. Il a ajouté que les établissements de santé de proximité offrent presque toutes les prestations assurées par les hôpitaux.
«Il est nécessaire, a-t-il encore dit, pour les patients de se soigner au niveau de ces établissements de proximité pour soulager les hôpitaux et leur rendre leur mission de formation et de recherche». Boudiaf a donné à ce titre des instructions aux équipes médicales exerçant au niveau des polycliniques Mustapha Nekache et Tahar Medahdah à El-Madania pour doter ces établissements des spécialités nécessaires en vue de convaincre les malades. Le plan d’action insiste aussi sur l’amélioration du système informatique utilisé dans les hôpitaux. Ce système «n’est pas encore utilisé comme il se doit», a-t-il dit. Il a ajouté dans le même contexte que la gestion des pharmacies des hôpitaux «sera unifiée en adoptant une stratégie organisée en matière de stockage et de distribution pour éviter la péremption des médicaments».
A. B.
