«Nous maintenons notre grève de 3 jours (20, 21 et 22 mars)»
Le syndicat menace de recourir à une grève illimitée à partir du 1er avril. Il parle également de porter l’affaire qui l’oppose à sa tutelle devant les instances internationales.
Attention, il ne faut surtout pas tomber malade dans les trois prochains jours car les hôpitaux seront de nouveau paralysés. Les grèves vont encore une fois toucher ce secteur très…vital.
En effet, le Syndicat national des praticiens spécialistes de santé publique (Snpssp) va entamer à partir d’aujourd’hui une grève de 3 jours. «Nous maintenons notre grève de 3 jours (20, 21 et 22 mars) et cela malgré les pressions que nous subissons de la part de notre tutelle», c’est du moins l’annonce faite par Mohamed Yousfi, président du Syndicat national des praticiens spécialistes de la santé publique (Snpssp) lors d’un point de presse qui s’est tenu hier au siège du syndicat, à Hussein- Dey (Alger). «Je tiens à dire au ministre que comme annoncé dans notre préavis de grève déposé le 11 du mois au niveau des structures concernées notre grève aura bien lieu, nous ne céderons pas!», ajoute t-il.
Avant de hausser le ton pour menacer le ministère de durcir la protesta! «Si d’ici la fin du mois on ne répond pas favorablement à nos doléances, nous allons entamer une grève illimitée à partir du 1er avril», fulmine-t-il. Mais les menaces du syndicat contre sa tutelle ne se limitent pas à la grève…
Il parle de porter l’affaire qui l’oppose au département de Ould Abbès devant les instances internationales. «Au courant de la semaine, nous allons saisir l’Organisation internationale du travail (OIT) et le Bureau international du travail (BIT) pour violation par le ministère de la Santé des droits fondamentaux du syndicalisme», assure t-il. M.Yousfi, qui semble en avoir gros sur la patate, va même jusqu’à traiter Djamel Ould Abbès de menteur! «Arrêtez ces mensonges, M.Le ministre. Honte à vous! Ce n’est pas nous qui prenons les malades en otage mais vous», peste- t-il. «Oui, vous avec votre manque de considération pour les praticiens de la santé… On travaille dans des conditions précaires. On manque de tout! Médicaments, eau… oxygénée Malgré cela nous faisons notre devoir», poursuit-il. «Contrairement à ce qu’affirme le ministre, il n’y a aucun dialogue qui a été ouvert entre nous, Ould Abbès est en train de dialoguer seul. C’est un monologue», ironise-t-il.
D’après M.Yousfi, cette grève constitue donc le seul recours laissé aux praticiens spécialistes pour recouvrer leurs droits, défendre le système public national de santé et assurer une prise en charge équitable du malade à travers le territoire national.
La même source a rappelé que la grève du 4 mars sera entamée sur la même plate-forme de revendications déposée en juin 2010, notant au passage que cette plate-forme n’a pas été, à ce jour, prise en charge, «malgré les différents engagements du ministère de la Santé».
Tout en précisant que contrairement aux allégations de Ould Abbès, cette plate-forme n’a pas été modifiée.
Les revendications restent inchangées et s’articulent toujours autour des points suivants: l’amendement du statut particulier, la suppression de la discrimination en matière d’imposition de l’IRG, des primes et indemnités versées par le secteur de la santé aux praticiens spécialistes hospitalo-universitaires (10%) et aux praticiens spécialistes de santé publique (35%) et la révision du régime indemnitaire suivant les projets arrêtés conjointement par le ministère de la Santé et le Snpssp.
Celles-ci ont également trait, ajoute le syndicat, à la mise en application des mesures incitatives concernant le service civil, le respect de la réglementation en matière de carte sanitaire pour les services de santé publique et en matière de présence des praticiens spécialistes de santé publique dans les comités médicaux existants déjà ou nouvellement créés.
Des dires même de son président, le Snpssp reste «le rebelle» du secteur. C’est le seul syndicat qui n’est pas rentré dans le rang n’étant pas satisfait des acquis. Où se situe donc le problème…?