Le secteur de la santé pourrait enregistrer encore une fois d’autres mouvements de protestation. Les praticiens de la santé publique se disent déçus et outrés de voir que les choses n’ont pas avancé d’un iota depuis plus d’une année, et ce malgré les engagements du ministre de la Santé, M. Djamel Ould-Abbès.
Ces derniers menacent de recourir au mouvement de protestation si la situation persiste, a affirmé le Dr Lyès Merabet, président du Syndicat national des praticiens de la santé publique (SNPSP). Joint hier par téléphone, M. Merabet a indiqué que «la base est très déçue sur l’état d’avancement de ses revendications». Il a annoncé dans la foulée qu’un conseil national du SNPSP devrait se tenir les 11 et 12 janvier à Constantine pour discuter de cette situation. M. Merabet a indiqué : «Lors des travaux de ce conseil, nous examinerons toutes les éventualités, y compris celle du retour à la protestation.»
Outre l’état d’avancement des revendications des praticiens de la santé publique, le conseil national se penchera sur le projet d’amendement du statut particulier des praticiens de la santé publique qui, selon M. Merabet, «ne répond pas à nos attentes». «Depuis le protocole d’accord signé avec le ministère de la Santé portant projet d’amendement du statut, nous n’avons rien vu venir. Le ministère se contente, depuis, de nous dire que le dossier est au niveau de la Fonction publique», a ajouté le Dr Merabet. «Le ministre de la Santé a reçu des garanties de la part du premier magistrat du pays pour régler les problèmes du personnel de la santé, et malgré cela, on continue à nous dire que le dossier est toujours au niveau de la Fonction publique. On ne comprend rien du tout !», s’est exclamé M. Merabet.
Le deuxième point inscrit à l’ordre du jour de cette rencontre concerne l’application de l’actuel statut particulier, notamment dans ses articles 19 et 27, relatifs à l’accès aux grades supérieurs. A ce sujet, le Dr Merabet a indiqué qu’«à ce jour, ces articles ne sont pas mis en application».
L’article 19 concerne l’accès du praticien au 2e grade (sur les 3 prévus) après dix années d’expérience.
«En mai dernier, le ministre de la Santé s’est engagé publiquement à l’appliquer avant la fin de juin 2011, mais jusqu’à maintenant, rien n’a été fait», a déploré le Dr Merabet. L’article 27, pour sa part concerne la création de postes budgétaires pour l’accès au 3e grade. A ce propos, le syndicaliste s’interroge sur le fait que «le ministère de la Santé n’a proposé aucune modalité de concours ni permis aux praticiens d’y accéder».
S’agissant des primes, notamment celles de garde et de risque de contagion, notre source révèle que «les augmentations annoncées par le ministre de la Santé en mai dernier ne sont pas encore appliquées, malgré l’engagement public du ministre à les prendre en charge avant la fin de l’année 2011». Mohammed Zerrouki