Santé mentale en Algérie : Découvrez les 3 principales causes d’hospitalisation en psychiatrie

Santé mentale en Algérie : Découvrez les 3 principales causes d’hospitalisation en psychiatrie
Révélations sur la santé mentale en Algérie depuis les couloirs de l’EHS Drid Hocine

C’est une émission qui, une fois encore, bouscule les consciences. Le journaliste Youcef Zaghba, connu pour ses entretiens percutants avec des figures influentes du paysage algérien — scientifiques, médecins, créateurs de contenu ou encore experts de la société civile — a cette fois donné la parole à une voix venue de l’ombre.

Celle qui murmure des vérités depuis les couloirs feutrés, mais chargés de douleur, d’un hôpital psychiatrique : Houda Tchikou, psychologue clinicienne et coordinatrice des activités des spécialistes en psychologie à l’EHS Drid Hocine, à Alger.

Avec 34 années d’expérience dans ce même hôpital, Mme Tchikou n’est pas simplement une professionnelle aguerrie, elle est témoin direct des maux qui rongent la psyché algérienne. Et ce qu’elle partage sur le plateau de l’émission a de quoi glacer le sang.

Révélations sur la santé mentale en Algérie depuis les couloirs de l’EHS Drid Hocine

L’émission, consacrée à la santé mentale des Algériens, explore une réalité trop souvent mise sous silence. À travers l’expérience de Houda Tchikou, on découvre une souffrance profonde, diffuse, qui touche toutes les couches de la société, mais en particulier la jeunesse.

Selon la psychologue, les urgences psychiatriques de l’hôpital EHS Drid Hocine reçoivent quotidiennement des cas d’état d’agitation extrême, majoritairement induits par la consommation de substances psychotropes.

« De nombreux jeunes, y compris un nombre croissant de jeunes filles, viennent consulter en raison des problèmes liés à la drogue », affirme-t-elle.

Interrogée sur les causes qui poussent ces jeunes vers l’addiction, sa réponse est à la fois simple et frappante : « Le vide », confie-t-elle. « Parfois, ils se contentent de dire : je voulais faire comme mes amis. »

Ce vide existentiel, ce manque de repères identitaires, émotionnels et sociaux, semble être l’un des facteurs clés de la fragilité mentale de nombreux jeunes Algériens.

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Interrogée sur les principales causes d’hospitalisation psychiatrique en Algérie, Mme Tchikou distingue trois axes majeurs, fondés sur ses décennies d’observation clinique :

  1. La dépression, l’anxiété et la peur : Ces troubles sont souvent liés à des événements traumatiques comme la perte d’un emploi, d’un proche, ou encore à l’insécurité sociale et professionnelle grandissante. Ils traduisent un mal-être généralisé, parfois invisible, mais profondément enraciné dans le quotidien des patients.
  2. Les troubles de l’estime de soi : L’une des observations les plus marquantes concerne l’aliénation du soi au profit du regard des autres. Mme Tchikou explique : « Beaucoup de personnes ne vivent pas pour elles-mêmes, mais pour répondre aux attentes extérieures. »
  3. L’hypersensibilité émotionnelle : Cette sensibilité exacerbée aux émotions rend certains individus vulnérables face aux conflits, aux critiques, ou aux échecs ou simplement, face à la réalité. Elle devient alors un terreau fertile pour le développement de troubles psychiques.

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À la question de savoir si la toxicomanie fait partie de ces causes, la psychologue ne laisse aucun doute : « Bien sûr. » La consommation de substances psychoactives agit souvent comme un catalyseur, aggravant des pathologies préexistantes ou en déclenchant de nouvelles.

Vers une prise de conscience collective ?

Ce numéro de l’émission, loin d’être un simple témoignage, sonne comme un cri d’alerte. Il met en lumière non seulement l’étendue des troubles mentaux en Algérie, mais aussi l’urgente nécessité de politiques de prévention, d’éducation à la santé mentale, et surtout, de désinhibition du discours public autour de ces questions.

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Dans un pays où les tabous autour des maladies mentales restent tenaces, ce genre de prise de parole est non seulement courageuse, mais vitale. Et il est peut-être temps que ce pilier cesse d’être ignoré.