Même après avoir repris du service après une grève qui aura duré plus de trois longs mois, les médecins, pharmaciens et les chirurgiens dentistes en cours de spécialisation ne renoncent pas à faire aboutir leurs revendications socioprofessionnelles.
Les résidents se disent « plus que jamais mobilisés et n’excluent pas de renouer avec le débrayage. » Une réunion a regroupé, il y a quelques jours, les représentants du collectif d’Alger pour la préparation d’une assemblée générale élective de nouveaux délégués et le dépôt d’une demande d’agrément.
La perspective de reprendre la grève est sur le bout des lèvres chez les représentants des résidents. « Nous sommes déçus par le contenu du nouveau statut car il est loin de satisfaire nos revendications », affirme un des délégués que nous avons interrogé hier. Une réunion devrait avoir lieu prochainement pour débattre de la question du nouveau statut, selon notre interlocuteur.
Avant la publication dans le Journal officiel du nouveau statut, le ministre de la Santé avait déclaré que ces médecins bénéficieront de 80 % du salaire du médecin spécialiste durant la première année de service, 85 % en deuxième année, 90 % en troisième et 95 % durant la dernière année.

Quelques jours après, le nouveau statut des médecins résidents est publié au Journal officiel et entre en vigueur avec un effet rétroactif à partir du 1er janvier 2008. La publication de ce statut a laissé une grande déception chez beaucoup de résidents.
« Le nouveau statut n’a pas été fidèle aux engagements du ministre de la Santé. L’augmentation n’excède pas 40% », déplore un délégué du Collectif autonome des médecins résidents (Camra). Notre interlocuteur peste contre le retournement de la tutelle qui avait promis une revalorisation du régime indemnitaire allant de 80 et 95% du salaire global du médecin spécialiste.
Le décret consacrant le nouveau statut stipule que « les résidents perçoivent, au titre des prestations de soins, de diagnostic et de prévention, de recherche, de formation post-graduée, d’enseignement, de travaux pratiques et dirigés, une rémunération calculée par référence à celle du praticien spécialiste assistant de santé publique, sans échelon ».
« La rémunération du résident en 1re, 2ème et 3ème année, bénéficie d’indemnités calculées aux taux fixés respectivement à 65%, 75%, et 80%, et à 90% pour les 4e et 5e années », précise le décret. « La rémunération du médecin résident en première année devait représenter 80 % du salaire du maître assistant. Mais dans le décret on a retrouvé un taux de 65 % », déplore le CAMRA.
Les résidents s’élèvent également contre l’annulation de la prime de rendement, la suppression de 30% sur le salaire dans le cas où le résident refait l’année. Selon les délégués du CAMRA, ces mesures n’ont pas été discutées lors des négociations au niveau de la commission en charge de rédiger les propositions concernant le statut particulier. Les résidents ont, en revanche, obtenu quelques concessions contenues dans le nouveau statut.
La durée hebdomadaire du travail et de formation a été réduite de onze à dix demi-journées. Les médecins, pharmaciens et chirurgiens dentistes en cours de spécialisation bénéficieront du transport et de service en matière de restauration lorsqu’ils sont astreints à une garde. En outre, les résidents » peuvent être mis en situation de détachement au niveau national ou à l’étranger pour les besoins d’une formation.
Dans ce cas, ils continuent à bénéficier de leurs droits de l’établissement d’origine dont ils relèvent selon des modalités fixées par arrêté conjoint du ministre chargé de l’Enseignement supérieur et du ministre chargé de la Santé ». Enfin, sur la question du service civil, les délégués du CAMRA disent « attendre le rapport de la commission mise en place pour trouver une solution à ce sujet ».
Ce volet n’a pas été évoqué dans le nouveau statut. Le service civil a été instauré en 1984 pour tous les universitaires avant qu’il ne soit suspendu en 1989. Il a été réinstauré en 1999 pour les médecins spécialistes. Les résidents avaient décidé de surseoir à leur grève le 14 juillet dernier à l’issue d’une assemblée générale. Ils avaient repris le service le 17 juillet.
Salim L.