Santé : L’Algérie réalise sa première greffe rénale mini-invasive par cœlioscopie

Santé : L’Algérie réalise sa première greffe rénale mini-invasive par cœlioscopie

L’Algérie vient de franchir une étape majeure dans le domaine de la chirurgie et de la transplantation rénale. Le dimanche 22 juin 2025, le CHU de Bab El Oued à Alger a réalisé avec succès la toute première greffe rénale à partir d’un donneur vivant, avec prélèvement du rein par coelioscopie – une technique mini-invasive aux nombreux avantages.

L’opération, qualifiée d’historique, a été menée par une équipe algérienne composée des professeurs Achour, Laribi, Saaoui, et renforcée par le Dr Khelifa Aït Saïd, chirurgien urologue exerçant en France et expert en chirurgie robotique.

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Ce dernier a été invité par la société Galientis pour introduire cette technique novatrice dans les hôpitaux algériens.

Cette méthode de prélèvement, qui remplace la chirurgie lourde par lombotomie, représente une avancée considérable. Elle réduit la durée d’hospitalisation à 24-48 heures, diminue la douleur post-opératoire, et limite les risques de complications.

Plus encore, elle pourrait encourager davantage de donneurs vivants, un enjeu crucial dans un pays où seuls 200 greffes sont réalisées chaque année pour environ 30.000 patients dialysés.

Le Dr Aït Saïd, initiateur de la méthode, s’est dit prêt à former d’autres chirurgiens à travers le territoire national pour généraliser cette technique, qui conjugue précision, confort et réduction des coûts pour le système de santé.

Un espoir pour les malades… et le système de santé

Outre les bénéfices médicaux, la coelioscopie ouvre aussi la voie à une meilleure gestion des ressources. En réduisant les durées d’hospitalisation et les risques post-opératoires, cette méthode permet des économies substantielles pour la sécurité sociale.

Elle peut également soulager la pression sur les centres d’hémodialyse et contribuer à l’autonomisation du pays dans ce domaine hautement stratégique.

Le ministre de la Santé, Abdelhak Saihi, et plusieurs responsables institutionnels ont salué cette prouesse et réaffirmé leur soutien à la généralisation de ces techniques.

L’intervention réalisée le 22 juin est symbolique à plus d’un titre. Elle a permis à un adolescent de 14 ans de recevoir un rein de sa mère, sans avoir recours à une chirurgie invasive.

Une opération qui s’est faite sous le regard bienveillant du Pr Farid Haddoum, chef du service de néphrologie du CHU Mustapha, qui a rappelé l’exigence absolue de réussite dans ce type d’opérations où la vie du patient est directement en jeu.

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Pour que cette dynamique porte ses fruits, la sensibilisation au don d’organes est essentielle. Le Dr Aït Saïd appelle à “réveiller les consciences”, notamment autour du don post-mortem, encore peu pratiqué en Algérie.

Grâce à la maîtrise de techniques comme la coelioscopie, le pays est désormais mieux armé pour répondre à l’urgence sanitaire que représente l’insuffisance rénale chronique.