Après le secteur de l’éducation nationale, c’est au tour de la santé publique qui risque d’être très mouvementé en ce mois de novembre. Les syndicats autonomes de la santé publique ont décidé de passer à la vitesse supérieure et semblent être déterminés à faire entendre leur voix auprès des pouvoirs publics.
Plusieurs grèves sont annoncées pour ce mois de novembre paralysant ainsi l’activité sanitaire du secteur de Saïd Barkat. Il s’agit, en effet, du Syndicat national des praticiens de la santé publique (Snpsp) qui appelle à une grève cyclique de trois jours par semaine, notamment les lundi, mardi et mercredi.
Ce débrayage touchera, souligne-t-on, les DPH (départements hospitaliers), les hôpitaux de daïra ainsi que les structures légères. Joint hier par nos soins, le président du Snpsp, Le Dr Lyes Merabet a déploré l’indifférence du ministre de la Santé vis-à-vis des problèmes socioprofessionnels des 18.000 patriciens (permanents) de la santé publique sur l’échelle nationale.
Il a réaffirmé le maintien de la protestation en dépit de la réunion tenue le 8 novembre dernier, à laquelle ont assisté les syndicalistes, les directeurs centraux des hôpitaux et les représentants de la tutelle. «Le dialogue engagé avec la tutelle n’a pas évolué.
Cette réunion n’a pas apporté grand-chose», a martelé, hier, le Dr Merabet. En outre, ce dernier a indiqué qu’un dossier sur le statut particulier des fonctionnaires de la santé publique a été remis ces derniers jours par le ministre Barkat au gouvernement.
Une démarche entreprise «en solo» par la tutelle, sans prévenir les partenaires sociaux, d’ailleurs, très mal prise par le front syndical. «Le contenu a été remis au gouvernement sans que cela soit révisé et revu avec les syndicats qui représentent la frange des fonctionnaires en question.
Dans ce cas là, ils nous mettent devant le fait accompli», a-t-il déploré, et d’ajouter : «C’est une preuve flagrante du désengagement du pouvoir public». D’un autre côté, notre interlocuteur a regretté la décision du Premier ministre, M.Ouyahia, qui suspend tout effet rétroactif sur les indemnités des fonctionnaires.
Selon lui, l’instruction du Premier ministre est la goutte qui a fait déborder le vase au sein des fonctionnaires du secteur public. «C’est une revendication commune au sein des fonctionnaires, que ce soit de la santé ou de l’éducation», a-t-il souligné.
En effet, le gouvernement, rappelons-le, a suspendu, au 1er janvier 2008, l’octroi des indemnités en promettant de les rétablir dès la promulgation des nouveaux statuts particuliers au Journal officiel, et ce, à travers une circulaire numéro 3 datant du 30 septembre 2009.
Par ailleurs, les principales revendications du Snpsp, signale-t-on, sont inhérentes au statut particulier ainsi que l’ouverture des négociations sur le régime indemnitaire avec des garanties quant à son application avec effet rétroactif. Le Snpsp attend toujours une éventuelle ouverture de dialogue avec la tutelle, après l’échec des précédentes négociations.
«Tout ce que nous voulons, c’est aborder et régler les problèmes de cette crise installée depuis plus de deux années entre les syndicats de la santé et leur tutelle», a-t-il ajouté.
Dans le même contexte, le Dr Merabet a affirmé qu’une concertation regroupant les différents syndicats de la santé est en cours afin de s’allier pour une action commune. Il s’agit du syndicat des paramédicaux et des spécialistes de la santé.
Regroupement de l’Unpsp devant le ministère de la Santé
Le Syndicat national autonome des personnels de l’administration publique (Snapap), s’implique également dans le mouvement de protestation. Il observera, notamment, un sit-in de protestation le 03 décembre prochain devant le ministère de la Santé.
Selon M.Meziane Kamel, membre du bureau national du Snapap, le syndicat compte aller plus loin dans sa protestation, puisqu’une grève cyclique nationale est d’ores et déjà annoncée pour la même période. «Le conseil national, qui se tiendra la première semaine de décembre, déterminera la date exacte de notre débrayage», a-t-il indiqué.
Pour rappel, les principales revendications du Snapap tournent autour du retard accusé dans la promulgation des statuts particuliers des personnels de la santé, de la non prise en considération des propositions du partenaire social, la classification des personnels du secteur de la santé publique et la régularisation des personnels contractuels et vacataires, qui se font attendre.
Amel Benhocine