Santé / Gratuité des soins : «Une ligne rouge à ne pas franchir»

Santé / Gratuité des soins : «Une ligne rouge à ne pas franchir»

d-sante-appel-a-la-rehabilitation-du-medecin-generaliste-dans-le-systeme-de-sante-1a960.jpgMalgré la chute des prix du baril et par conséquent celle des recettes du Trésor public, il est rassurant de savoir que les soins sont toujours gratuits. C’est ce qu’a affirmé, ce matin, un responsable du ministère. Néanmoins, tous les Algériens espèrent fortement une amélioration des prestations dans nos hôpitaux de façon à ce que cette gratuité ait tout son sens et puisse pleinement profiter aux moins nantis.

Omar Bouredjouane, inspecteur général au ministère de la Santé se montre aussi clair que catégorique à ce propos : «Le ministre s’est exprimé à ce sujet à maintes reprises, affirmant que la gratuité des soins est une ligne rouge à ne pas franchir. C’est un choix irréversible de notre pays. C’est un acquis pour les populations», a-t-il assuré. Pour le même responsable, c’est clairement défini également (dans l’article 12) de l’avant-projet de loi sur la santé, où il est mentionné que «l’Etat assure la gratuité des soins et garantit l’accès aux soins pour tous les Algériens».

Cet acquis «n’est nullement remis en cause».  D’ailleurs, Omar Bouredjouane qui intervenait ce matin, sur les ondes de la Chaîne III, s’est dit «étonné» de ce qui a été dit et écrit sur «un principe consacré par la Constitution algérienne» quelle que soit la situation financière du pays, caractérisée par la chute des revenus pétroliers depuis un peu plus d’une année. Ce responsable, dans son intervention sur les ondes de la Chaîne III, s’est longuement attardé sur le contenu de la nouvelle loi sanitaire adoptée en Conseil des Ministres la semaine écoulée, validée hier, par le secrétariat général du gouvernement. Dans cet avant-projet de loi, il est question, selon lui, de tout un chapitre qui affirme l’obligation de l’Etat en matière de santé. Cependant, comme évoqué à chaque fois, et de l’avis de tous et même des professionnels du secteur, se faire prendre en charge dans un établissement de santé publique, chez nous, relève du véritable parcours du combattant. Dans un pays où des sommes colossales sont déboursées pour l’acquisition du matériel, de la formation et autres, la situation est catastrophique.

En dépit des quelques améliorations enregistrées au cours de ces dernières années, «le système de santé végète, toujours, dans sa crise», avait reconnu récemment le Dr Mohamed Bekkat Berkani, président de l’Ordre des médecins dans une intervention à la radio. Dans ce sens, l’inspecteur général au ministère de la Santé, a  relevé que l’élaboration de cette nouvelle loi sanitaire s’inscrit dans le souci de répondre à tous les objectifs des pouvoirs publics en matière de santé publique, à toutes les aspirations des citoyens et en même temps, à toutes les préoccupations affichées par les professionnels du secteur. Le texte en vigueur, avait été pour rappel, élaboré en 1985.  «On ne peut pas continuer à fonctionner avec une loi qui date de 30 ans», a reconnu le représentant du département de Abdelmalek Boudiaf. Un nouveau texte, ainsi, s’impose pour prendre en charge les aspects liés aux changements démographiques et pandémiques survenus dans la société algérienne et à l’apparition de nouvelles formes de maladies chroniques.

Farid Houali