Cette semaine enregistre le grand retour des mouvements de contestation dans plusieurs secteurs. L’Education, la Santé, les communes ainsi que le transport ferroviaire renouent avec la protestion dont certains menacent d’avoir recours à des grèves illimitées.
Des promesses non tenues, des dossiers en suspens ou encore une vie socio-économique de plus en plus chère face à un pouvoir d’achat impuissant sont autant de raisons qui sont à l’origine des interminables mouvements de protestation qui perdurent dans plusieurs secteurs. Pour la journée d’hier, plusieurs actions de grève ont été observées et ont concerné les corps communs et les travailleurs de l’administration, les employés chargés de la sécurité du patrimoine de l’Entreprise nationale du transport ferroviaire (SNTF). Entamée depuis avant-hier, la grève à laquelle avait appelé le Syndicat national autonome de la Fonction publique (Snapap) se poursuit aujourd’hui. Cette action a drainé une mobilisation «importante», selon Rachid Djani, secrétaire général du Syndicat. Lequel fait état d’un taux de suivi de plus de 60% à l’échelle national et ayant touché tous les secteurs confondus. Le taux de participation différencie, par ailleurs, d’une région à une autre, explique la même source. La réponse est de l’ordre de 30 % au niveau de CHU Med Lamine- Debaghine et Mustapha-Pacha tandis que l’hôpital psychiatrique Drid-Hocine, l’hôpital Zemirli ainsi que le centre de santé de Bordj El Kiffan ont enregistré un taux oscillant entre 80 et 95 %. Au premier jour de cette grève, un sit-in de protestion pour le «respect de l’exercice syndical, droit à la formation et au perfectionnement» a été observé par les corps communs et les membres de l’administration dont la plateforme de revendications est encore en attente d’une satisfaction. Les employés des hôpitaux crient à l’indignation avec des salaires maigres et inférieurs au Snmg pour certains. Les grévistes reprennent le travail demain et attendent toujours une réponse favorable à leur revendication. Faute de quoi, une grève illimitée sera reconduite à partir du 7 octobre prochain tandis qu’une autre, de 5 jours, est prévue à partir du 23 septembre. En outre, une autre tension est à signaler chez les communaux. Lesquels interpellent les ministères de l’Intérieur et du Travail et de la Sécurité sociale à réagir favorablement aux préoccupations des communaux.
La Fédération nationale du secteur des communes, affiliée au Snapap, avait lancé un appel aux travailleurs des communes pour une grève nationale et à des rassemblements pour la journée d’avant-hier dimanche. Outre le respect des libertés individuelles, ce syndicat, dans son communiqué, souligne «la sourde oreille affichée par la tutelle vis-à-vis des plateformes de doléances des communaux exprimées à travers plusieurs mouvements de protestation depuis 2010».
«La révision et l’unification des statuts des travailleurs des communes, la révision du régime indemnitaire, l’intégration de tous les vacataires et contractuels en poste» figurent en tête de la plateforme de revendications des communaux. Sur un autre volet, c’est le transport ferroviaire qui risque la paralysie à partir de la semaine prochaine. Cette fois ce sont les employés chargés de la sécurité du patrimoine de l’Entreprise nationale du transport ferroviaire (SNTF) qui comptent entamer une grève illimitée pour appeler la tutelle à respecter ses engagements et à prendre acte de la plate-forme de revendications déposée à la direction de la SNTF depuis mai dernier…
Cette grève concerne plus de 1 300 employés chargés de la sécurité du patrimoine de cette entreprise. Les protestataires insistent sur «la permanisation graduelle de tous les agents, et ce, quel que soit le nombre d’années d’expérience professionnelle» et rejettent la note qui stipule que «la nomination ne concerne que les agents ayant plus de dix ans». Il s’agit là de plusieurs vents de colère et de contestation auxquels les différents départements ministériels doivent répondre, tôt au tard, du moment que la fuite en avant et la sourde oreille n’ont justement pas eu l’effet de stopper ces vents…
Par Yasmine Ayadi