Bien que le monde du travail ait évolué et que les conditions se soient grandement améliorées depuis l’instauration de la fête du Travail en 1894, certaines revendications des travailleurs nécessitent encore aujourd’hui une grande mobilisation.
Grèves, rassemblements et boycott administratif rythment l’activité syndicale ces derniers mois. Le 1er mai 2013 sera encore une fois une journée de célébration des combats des travailleurs à travers plusieurs secteurs.
Les poches de la protestation pullulent : santé, éducation, enseignement supérieur et entreprises économiques.
Tous partagent le même souci, améliorer les conditions socioprofessionnelles pour lesquelles les travailleurs se mobilisent de manière assidue et déterminée pour arracher leurs droits et mettre le gouvernement face à ses engagements.
Les protestations se poursuivent encore et on assiste à une radicalisation du mouvement, notamment chez le personnel de l’éducation qui continue, par le biais de ses syndicats Cnapest et Unpef, à observer des grèves cycliques.
La situation qui prévaut actuellement dans le secteur de l’éducation est des plus préoccupantes, d’autant plus que les enseignants menacent de boycotter les épreuves du troisième trimestre. Pis encore, ils envisagent de boycotter la correction du BEM et du bac.
Notons que pas moins de 500 000 travailleurs du secteur de l’éducation s’enfoncent dans la protestation en prenant plus de huit millions d’élèves en otages. Le conflit qui les oppose à leur tutelle ne semble pas trouver d’épilogue.
La situation n’est guerre meilleure du côté du personnel de la santé qui observe également des arrêts de travail récurrents mettant à nu la politique de bricolage entreprise depuis des années par le ministère de la Santé malgré les changements de responsables à sa tête.
Les praticiens, les techniciens et autres personnels restent mobilisés pour faire aboutir leurs revendications et faire valoir des droits avoués clairement dans le statut de la Fonction publique en paralysant chaque semaine les hôpitaux avec les conséquences qui en découlent, comme le report de milliers d’interventions chirurgicales.
Le même constat est valable pour le secteur de l’enseignement supérieur où les travailleurs, depuis le début de l’année universitaire, protestent et bloquent les œuvres universitaires et les résidences.
Aujourd’hui encore, à la veille de la célébration de la Fête du travail, les communes ont opté pour des débrayages de trois jours reconductibles.
Leur grève de plus en plus suivie tend à mobiliser près de 400 000 travailleurs au niveau des 1541 communes du pays sans oublier les protestations au niveau des grandes entreprises économiques telles qu’ArcelorMittal, ENMTP, ALEMO, SNTV…
Cependant, le fait marquant cette année, ce sont les travailleurs des services qui ont rejoint les mouvements de protestation comme pour le transport.
Des centaines d’employés de l’Entreprise nationale des transports ferroviaires (SNTF) avaient observé la grève à Alger comme à l’est et à l’ouest du pays.
Mais il n’y a pas que le transport ferroviaire, le transport urbain a aussi été secoué par le mécontentement et dernièrement les boulangers ont mis eux aussi la main à la pâte, promettant de durcir leur mouvement.
Et c’est loin d’être fini pour les gardes communaux, empêchés de marcher vers Alger le 18 février, où un sit-in devait se tenir devant l’APN. Ils préparent activement une action de protestation sans pour autant avancer de date ni de lieu.
Enfin, toutes les protestations organisées et celles envisagées renseignent, à coup sûr, sur le malaise qui ronge la société et l’ébullition du front social auquel il faudrait administrer des solutions radicales et non des calmants. Le 1er mai cette année sera célébré sur fond de contestations.
Ilhem Tir