Santé, éducation, retraités, article 87 bis… Le gouvernement joue l’apaisement

Santé, éducation, retraités, article 87 bis… Le gouvernement joue l’apaisement

Le gouvernement opte pour l’apaisement et s’engage résolument pour le règlement des dossiers sensibles.

Acculées par la menace de grève dans les secteurs de la Santé et de l’Education et par le risque de protestation des travailleurs se sentant lésés par la dernière tripartite, les autorités publiques ont décidé, après quelques jours d’hésitation, de céder face aux revendications des petites bourses. C’est ce qu’illustrent les déclarations tenues par plusieurs responsables ces dernières 48 heures.

A commencer par le ministre de la Santé qui s’est rendu avant-hier à l’hôpital Mustapha-Pacha, et s’est engagé à prendre en charge les doléances des personnels, en contrepartie de la suspension de la grève que le syndicat devait entamer le jour même. Ce dernier a accordé un mois aux services du ministère pour régler le problème des consommables ainsi que l’élaboration du très attendu statut particulier. Djamel Ould Abbès semble vouloir éviter une nouvelle grève dans son secteur, ce qui devrait se traduire par la satisfaction de la plateforme de revendication qui lui a été soumise. Idem pour le département de Benbouzid, qui vient d’accorder deux primes aux enseignants, avec effet rétroactif. Cette décision intervient suite à la grève organisée par la Fédération nationale des travailleurs de l’éducation affiliée à l’UGTA, et l’autre grande action que plusieurs syndicats autonomes comptent lancer à partir du 10 octobre. Tout compte fait, les travailleurs de l’éducation reviennent à la charge et comptent de nouveau faire valoir leurs revendications socioprofessionnelles. Cela risque de perturber le déroulement de l’année scolaire et met-tre Boubekeur Benbouzid dans l’embarras. De son côté, le ministre du Travail Tayeb Louh vient d’annoncer qu’une «mesure exceptionnelle sera prochainement prise pour revaloriser les allocations et pensions de retraite». Une mesure, a-t-il expliqué, qui serait prochainement tranchée et «prise en charge par le budget de l’Etat» pour l’amélioration du pouvoir d’achat de cette catégorie. La déclaration du ministère intervient alors que la colère est montée d’un cran parmi les retraités qui ont même menacé de sortir dans la rue, après que la tripartite se soit achevée sans aucune décision en leur faveur. Avant-hier, le patron de la Centrale syndicale, Abdelmadjid Sidi Saïd, a lui aussi annoncé que le fameux article 87 bis sera supprimé. Le secrétaire général de l’UGTA n’a pas dit plus, il s’est limité à l’annonce de la nouvelle, tout en expliquant que cette mesure sera mise à l’étude dans le cadre des commissions installées à cet effet. Mais cela suffira-t-il pour autant à rassurer et réconforter des centaines de milliers de pères de familles dont les conditions de vie sont difficiles et les fins de mois insupportables ? Seuls les prochains jours pourront apporter une réponse. A travers ces décisions que l’on attendait plutôt de la dernière tripartite, le gouvernement a compris que l’indignation des travailleurs est grande et qu’il faut réagir quitte à mettre la main à la poche. Le plus important étant le maintien de la paix sociale.

Par Aomar Fekrache