Réservoirs électoraux naturels, certaines corporations sont devenues des terrains de chasse privilégiés pour les prétendants à la magistrature suprême.
Rallier des voix, voire les siphonner et en nombre dans la mesure du possible, demeure l’objectif n°1 que se sont assignés les candidats à la course au palais d’El Mouradia et les animateurs de leurs meetings. Une règle universelle pratiquement. Elle marque tout scrutin électoral qui se déroule en toute transparence. La sanction ou bien le verdict étant délivrés par l’urne. Réservoirs électoraux naturels, certaines corporations sont devenues des terrains de chasse privilégiés pour les prétendants à la magistrature suprême. Des gisements de voix qui peuvent ouvrir toutes grandes les portes d’El Mouradia. Elles qui sont draguées avec insistance par les candidats. Car elles représentent une sorte de prime à l’investiture suprême. A l’instar de celles que recèle la Grande Muette. Elles sont caressées dans le bon sens du poil.
«Vous n’avez pas besoin qu’on dirige ou qu’on oriente vos voix durant la prochaine élection. Vous êtes conscients, vous êtes même l’exemple en matière de nationalisme. Je n’ai aucun doute sur votre engagement. Je suis convaincu que le 17 avril vous n’allez obéir qu’à votre conscience», avait déclaré Ali Benflis en haranguant l’Armée nationale lors d’un meeting qu’il avait animé à Tamanrasset. «Je m’adresse à vous à la veille d’une échéance décisive, alors que le pays est face à des enjeux importants et à des menaces extérieures», a-t-il ajouté en direction des militaires. L’ex-Premier ministre qui brigue pour la seconde fois le fauteuil du palais d’El Mouradia a ciblé aussi d’autres secteurs qui en plus d’être mal en point ont connu des mouvements de protestation de grande envergure qui ont fragilisé un peu plus la paix sociale. A partir de Djelfa, le candidat indépendant a promis de privilégier le dialogue comme moyen de règlement des problèmes des Algériens. «Si le peuple m’accorde sa confiance le 17 avril, je m’engage à ériger le dialogue en véritable moyen de règlement des problèmes des Algériens», a-t-il affirmé, expliquant que son projet de renouveau national prévoit la mise en place d’organismes spécialisés, notamment dans la prospective visant à venir à bout des problèmes auxquels font face des secteurs sensibles, notamment la santé et l’éducation…».
Un terrain que lui conteste le directeur de campagne du candidat Bouteflika. Abdelmalek Sellal qui avait rencontré des représentants du corps médical et paramédical de la wilaya d’Alger, avait expliqué les grandes lignes du programme du président sortant en matière de la santé. «Durant les cinq prochaines années, le secteur de la santé devra connaître de grandes mutations. Il sera procédé, notamment à la révision de la loi sur l’orientation sanitaire avec la participation de tous les professionnels et les acteurs concernés», a annoncé le Premier ministre sortant.
Le président du FNA a, quant à lui, fait les yeux doux à une frange de la population dont les voix ont à chaque rendez-vous électoral fait la différence. «L’exploitation rationnelle de la plaine de la Mitidja aurait pu permettre à l’Algérie de prétendre à son autosuffisance alimentaire et ne pas recourir à l’importation des produits agricoles» a-t-il fait remarquer. «Les habitants de la région doivent investir davantage dans le secteur agricole, créateur d’emplois et de richesses» a conseillé Moussa Touati, lors de son passage à Blida.
«Il faut étendre les terres agricoles, introduire les moyens technologiques modernes dans ce secteur stratégique et développer la production animale de manière scientifique» a préconisé, de son côté, Abdelaziz Belaïd depuis Laghouat quant à la promotion du secteur agricole gros pourvoyeur d’électeurs. «Je promets de moderniser les moyens d’intervention de l’Armée nationale populaire (ANP) de façon qualitative et quantitative… L’ANP bénéficiera de toute l’attention qu’imposent le renforcement, la professionnalisation et la modernisation de ses potentialités pour bâtir une institution forte», avait promis le patron du Front El Moustakbal dans une rencontre avec les habitants de Chlef. «Nous avons besoin de politiques et de décisions audacieuses qui opèrent la rupture totale avec celles qui ont occasionné les problèmes des Algériens, notamment les jeunes en proie au chômage…», a déclaré la secrétaire général du Parti des travailleurs à Oran, estimant que les revendications des citoyens étaient «légitimes».
Louisa Hanoune a affiché sa détermination à «redynamiser» les secteurs vitaux de l’économie nationale. Le président de AHD 54 a focalisé son discours sur la communauté nationale établie à l’étranger.
Un autre potentiel de voix non négligeable très convoité. «Je suis prêt à offrir des chances à nos élites établies à l’étranger et en Algérie pour prouver leur capacité sur le terrain, surtout que j’ai une très bonne volonté politique et que notre pays possède des richesses naturelles importantes», a promis Ali Fawzi Rebaïne. Une promesse électorale qui singularise les campagnes des six candidats qui convergent inévitablement autour d’un même objectif: ratisser large pour accéder au palais d’El Mouradia.