Santé de Bouteflika: La vraie fausse interview d’Enrico Macias

Santé de Bouteflika: La vraie fausse interview d’Enrico Macias
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Entre les bribes d’informations peu rassurantes relayées par des médias étrangers et les déclarations apaisantes des officiels algériens, l’imbroglio médiatique autour de la santé de Bouteflika prend une tournure pour le moins inattendue avec la «sortie» du chanteur Enrico Macias, selon lequel le président serait «très malade, et ne pouvait pas parler».

En effet, d’après Enrico Macias, Abdelaziz Bouteflika serait «très très malade», au moment où les officies algériens continuent à rassurer les Algérien sur la santé du président. La dernière déclaration a été celle du Premier ministre, Abdelmalek Sellal, qui depuis la capitale des Aurès, a réaffirmé que le «président va bien et se repose».

«Nous sommes persuadés que les Algériennes et les Algériens comprendront qu’à travers la diffusion de fausses informations par certains médias étrangers concernant le président de la République, institution républicaine garante de la stabilité et de la sécurité nationales, c’est en fait l’Algérie qui est visée dans ses fondements républicains, son développement et sa sécurité», avait indiqué le Premier ministre, mercredi dernier dans une déclaration.

Mais si pour les autorités algériennes, Sellal, Bensalah, Mourad Medelci, ou encore Amara Benyounes, le président «se porte bien», d’autres témoignages inspirent une grande inquiétude sur l’état de santé du président.

Mardi dernier, le chef d’Etat a quitté l’hôpital militaire du Val-de-Grâce, à Paris, où il avait été admis le 27 avril, pour être transféré dans un établissement de convalescence du service de santé des Armées, qui serait celui des Invalides, selon certaines informations.

Son transfert dans ce «service spécialisé dans la réadaptation fonctionnelle et les séjours médicalisés » selon des médias français a été effectué pour permettre au président de se «reposer et revenir au pays», selon Abdelkader Bensalah, président du Conseil de la Nation.

ENRICO MACIAS, LA «BOURDE» DE TROP !

Mais les propos alarmistes attribués au chanteur franco-juif, tout en affolant les réseaux sociaux, ont vite fait d’être démentis par l’intéressé luimême.

En effet, lundi 20 mai, le témoignage d’Enrico Macias, interviewé par un journaliste algérien du quotidien qatari Al-Arab était beaucoup plus alarmiste sur l’état de santé du président algérien.

Interrogé à l’occasion du Forum international de Doha, le chanteur natif de Constantine qui affirmait avoir rencontré Bouteflika au Val-de-Grâce la semaine précédente, se disait très inquiet «pour lui, pour sa santé et pour l’avenir de l’Algérie».

Il affirmait même que le chef d’état algérien était «gravement » malade». Immédiatement, «l’ambassade d’Algérie à Doha dément tout témoignage d’Enrico Macias dans un courrier adressé au quotidien Al-Arab», selon le quotidien français «Le Parisien », dans son édition datée du 23 mai.

«Le journaliste n’a pas compris le français», explique la missive, envoyée par la Chancellerie algérienne au journal qatari. Un démenti confirmé par le chanteur lui-même, affirmant à plusieurs journalistes dont RTL n’avoir accordé aucune interview au sujet du président Bouteflika, et «n’avait jamais dit qu’il avait très peur pour sa vie».

«La bourde d’Enrico Macias, peut-être un peu trop prolixe sur l’état de santé de Bouteflika, semblait donc réparée», selon le quotidien français, mais le journaliste Smaïl Tellai, auteur de l’interview du chanteur, n’en démord pas pour autant et apporte la preuve des propos du chanteur.

En guise de preuve, le journaliste a publié dans la nuit de mercredi à jeudi sur YouTube, un extrait sonore de son interview avec Enrico Macias. «J’ai été le visiter à Paris, au Val-de-Grâce.

Il ne pouvait pas parler. C’est grave», confie le chanteur à propos de Bouteflika. La diffusion de cet extrait «met donc fin à un imbroglio médiatique, mais pas à l’opacité qui entoure l’état de santé de Bouteflika», estiment les médias hexagonaux.

Les médias algériens sont, de leur coté, quasi-unanimes à souligner que «plus le séjour parisien du président s’allonge, plus la version officielle perd de sa crédibilité auprès d’une opinion publique suspicieuse de nature».

El-Houari Dilmi