Le Secrétaire général du ministère de l’Agriculture et du Développement rural, Fodhil Ferroukhi a souligné mardi à Alger la nécessité d’améliorer l’accès aux produits vétérinaires de qualité afin de maîtriser la prévention et le contrôle des maladies animales.
« L’accès aux produits vétérinaires de qualité est une nécessité absolue pour la protection de la santé animale et la préservation des cheptels et à l’accroissement de la production animale », a souligné M. Ferroukhi, lors d’un séminaire regroupant les représentants d’une vingtaine de pays de la région Afrique du Nord et Moyen Orient, membres de l’Organisation mondiale de la santé animale (OIE).
M. Ferroukhi a souligné aussi l’importance d’harmoniser les mesures en matière de normes internationales et de bonne gouvernance afin d’optimiser la qualité des produits vétérinaires utilisés.
« Les vétérinaires doivent prendre conscience que l’utilisation des produits vétérinaires n’est pas anodine, puisqu’elle peut être néfaste pour la santé publique à travers des résidus et des résistances », estime l’Algérien Rachid Bouguedour, responsable de l’OIE pour la région Afrique du Nord.
Les organisations mondiales dont l’OIE, l’OMS et la FAO recommandent des mesures strictes liées aux résidus de médicaments vétérinaires dans les denrées animales et d’origine animale.
Des experts de l’OIE participent à ce séminaire de formation pour donner des orientations aux services vétérinaires de cette région sur l’utilisation des produits vétérinaires ainsi que des orientations sur la bonne gouvernance.
Les participants vont échanger, durant trois jours de travaux, les expériences des différents pays dans le domaine des médicaments vétérinaires et leur impact sur la santé publique.
70% des maladies de l’homme sont d’origine animale
Afin de garantir un contrôle efficace et durable des maladies animales tout en réduisant au minimum les risques encourus par l’homme et les animaux, l’OIE recommande aux gouvernements de prévoir, dans leur législation vétérinaire, des dispositions adaptées pour réglementer l’autorisation de mise sur le marché, la fabrication, la distribution et l’utilisation des produits vétérinaires.
Selon l’OMS, 70% des maladies touchant l’homme sont d’origine animale.
Cependant beaucoup de pays n’ont pas les moyens d’accéder à des produits de qualité et d’autres ne disposant pas de système de distribution transparent. L’OIE encourage à cet effet l’harmonisation de la législation vétérinaire et soutient l’initiative sur la coopération internationale sur l’harmonisation des exigences techniques applicables à l’homologation des médicaments vétérinaires.
Les pays qui ont avancé en matière de contrôle vétérinaire dont l’Algérie sont sollicités pour aider les autres qui ne le sont pas, souhaite Elisabeth Erlacher, représente de l’OIE à Paris.
« Nous sommes très satisfaits des progrès qu’a fait l’Algérie en matière d’enregistrement de médicaments vétérinaires au niveau national et le système de contrôle vétérinaire adopté par les services vétérinaires algériens », reconnaît cette experte de l’OIE.
« Notre réglementation prévoit un contrôle strict du produit vétérinaire et une évaluation de l’OIE effectuée en décembre 2012 atteste de cette rigueur », a soutenu le directeur des services vétérinaires au ministère de l’Agriculture et du développement rural, Kamel Boughanem.
Au niveau régional, les pays d’Afrique du Nord devancent de loin les ceux du Moyen Orient en matière de contrôle de produits vétérinaires et de lutte contre les maladies notamment celles les plus répandues dans le monde comme la fièvre aphteuse, selon un expert de l’OIE.
Pour cette dernière, l’Algérie devrait obtenir le statut de pays indemne de cette maladie en 2014.
Ces résultats attestent de la compétence avérée des services vétérinaires algériens et de la volonté politique qui existe en Algérie en matière de santé publique, selon les experts de l’OIE.
Pour autant, la santé animale en Algérie reste dépendante des importations à hauteur de 70% de ses besoins.
L’élevage occupe la moitié du PIB agricole, le médicament vétérinaire étant un intrant important.