Santé À l’heure des réformes

Santé À l’heure des réformes

Présentation de l’avant-projet de loi relatif à la santé, élaboration d’un plan de lutte contre les maladies cardiovasculaires, mise en place d’un nouveau mode de gestion et de fonctionnement des établissements de santé, interdiction de l’importation de médicaments fabriqués localement ou jugés non utiles, prise en charge des malades à domicile… ce sont là les principales actions décidées par le ministère de la Santé au cours de l’année 2015.

« L’Etat ne renoncera pas à la gratuité des soins et demeurera le seul garant de l’équité quant au droit aux soins dans les établissements publics et privés dans le cadre du système du tiers payant, mais cette gratuité ne sera pas appliquée de la même façon que celle en vigueur depuis 1974. » C’est, en substance, ce que prévoit le nouveau projet de loi sur la santé. Un texte ficelé après de larges consultations avec les syndicats et les intervenants dans le secteur. A ce projet, s’ajoute un plan pour la lutte contre les maladies cardiovasculaires. Objectif : réduire de moitié le nombre des victimes de ces pathologies qui tuent 60% des cardiopathes. En célébrant la Journée mondiale de lutte contre le tabac, un article dans le projet de loi sur la santé inflige aux fumeurs dans les espaces publics une amende de 2.000 à 5.000 DA. L’organisation du secteur privé de la santé était parmi les objectifs du ministère de la Santé. Des opérations inopinées d’inspection des différents établissements ont été menées par le ministre lui-même et qui se sont soldées par la fermeture définitive de certaines cliniques et adressant des avertissements et des mises en garde à d’autres.

La rencontre régionale d’évaluation du secteur de la santé dans les différentes régions a permis au ministre de la Santé, Abdelmalek Boudiaf, de s’imprégner du fonctionnement des différentes structures, du degré d’application des mesures prises dans le cadre de l’amélioration du secteur et des problèmes rencontrés par les gestionnaires. Le point a été fait sur les réalisations en cours et sur les perspectives. A cette occasion, le ministre a instruit, dans ce sens, les directeurs de santé et de la population (DSP) de ces régions de mettre en œuvre des actions à plusieurs niveaux. En matière de renforcement des structures de proximité, il a recommandé la poursuite de l’exécution du processus d’externalisation des consultations spécialisées, le développement des soins à domicile au niveau des différents établissements de wilaya, le renforcement des moyens d’exploration au niveau des polycliniques pour une meilleure prise en charge du malade et le développement du réseau de télémédecine. S’agissant du plan de lutte contre le cancer, les gestionnaires des structures concernées ont été instruits de la mise au point de la situation d’application des recommandations qui y sont détaillées, de même qu’un rapport relatif à la mise en place du réseau des registres Cancer.

En matière de transplantions d’organes, les DSP ont été invités à recenser les couples candidats à une greffe rénale, de même que les malades insuffisants rénaux pris en charge au niveau des centres d’hémodialyse privés. Après avoir annoncé au début de l’année l’installation de la commission nationale de la nomenclature des médicaments commercialisés en Algérie, le ministère de la Santé décide l’interdiction de l’importation d’une liste de 200 médicaments. Il s’agit de médicaments qui ne sont pas d’une grande utilité et qui ne sont donc pas obligatoires. Dans le cadre du partenariat dans le domaine technologique et la fabrication des médicaments à travers la création d’un pôle de biotechnologie en Algérie (projet Algeria Vision 2020), le ministre de la Santé a reçu une délégation de l’association PhRMA représentant les principaux industriels activant dans le domaine de la biotechnologie aux USA dirigée par Samir Khalil, directeur exécutif de Pharma pour la région Mena, et le président de la Chambre de commerce algéro-américaine, Smaïl Chikhoune.

En outre, dans le cadre de la stratégie mise en place par l’Organisation mondiale de la santé pour l’éradication de la poliomyélite, le ministère de la Santé a mis en application le nouveau calendrier par l’introduction du vaccin antipoliomyélitique inactivé et le retrait du vaccin antipoliomyélitique orale trivalent. Enfin, le ministère de la Santé achève l’année 2015 par l’annonce de la fabrication d’un nouveau traitement contre l’hépatite C, Sofosbuvir, qui est un médicament miracle, selon des spécialistes. Un des avantages de ce traitement est la réduction de sa prise à trois mois, au lieu de 12, et son efficacité est à 97%.