La Coquette attend son wali
Le ministre des transports a été vague et évasif sur un projet qui tenait à coeur au président de la République.
En se rendant, hier, en visite d’inspection et de travail à Oran, le ministre des Transports, Boudjema Talai, est revenu sur la grève des travailleurs du tramway d’Oran en affirmant que «le problème est une question interne». Une telle déclaration ne fera sûrement pas le bonheur des grévistes, eux qui n’ont cessé d’appeler le ministre des Transports l’invitant à intervenir en résolvant le conflit opposant les travailleurs du tramway d’Oran autour de «l’insoluble» problématique des heures de travail. Surprenant a été le ministre des Transports en faisant de tels aveux en présence des travailleurs et des syndicalistes du tramway d’Oran.
Le ministère a-t-il lâché les grévistes qui ne cessent d’appeler à l’amélioration des conditions socioprofessionnelles, notamment sur le plan des salaires? Rien n’indique le contraire, du moins pour le moment. En tout cas, le ministère ne semble pas avoir inscrit en priorité une telle question qui continue à marquer l’actualité locale, à savoir les débrayages répétitifs observés par les travailleurs du tramway d’Oran. M.Talai dira dans ce sens que «nous n’interviendrons pas dans la crise opposant la Setram et ses travailleurs».

Mais, a-t-il conditionné, «nous le ferons si la situation l’oblige». Le ministre veut ménager la chèvre et le chou, tel qu’expliqué par deux syndicalistes rencontrés sur les lieux de la visite du ministre. Ils expliquent en déclarant que «le ministre a tenu le bâton par le milieu en ne prenant pas position dans le conflit qui perdure depuis plus d’une année».
De l’avis des présents, le ministre a mal commencé sa visite dans la wilaya d’Oran, étant donné qu’il l’a écourtée en annulant le point important de son programme. Il s’agit du téléphérique d’Oran dont les cabines sont suspendues dans le ciel des Planteurs, Murdjadjo et Sidi El Houari.
Les Oranais ainsi que les visiteurs d’Oran sont en attente de la remise en fonction de ce moyen de transport par câbles. Hélas. rien n’a été fait depuis que ce dernier (téléphérique) est tombé en panne. Les responsables en charge de sa gestion n’ont avancé aucune nouvelle date ni encore moins un quelconque projet quant à la réfection des parties défectueuses, hormis leurs ritournelles et faux-fuyants basés essentiellement sur l’unique et seule réponse démagogique: «Ce sera pour bientôt inchallah.»
Ayant pris récemment les commandes du ministère des Transports, Boudjema Talai a été vague et évasif dans ses déclarations. Pourtant, il s’agit d’un projet qui tient à coeur au président Bouteflika
Le téléphérique d’Oran n’est pas un simple projet. Il est intimement lié à l’histoire de la lutte et de la résistance contre les terroristes sanguinaires dans les années 1990. Ses cabines, survolant encore le mont de Murdjadjo jusqu’à la plateforme de Moulay Abdekader El Djilani, ont été détruites par la horde terroriste en 1992. Sa remise en marche a été décidée par les hauts responsables du pays, en l’occurrence le président de la République qui l’a d’ailleurs inauguré en août 2008.