L’hôpital Mohamed Nadir de Tizi-Ouzou est actuellement sans Conseil pédagogique et scientifique. Un conseil censé donner son avis sur les orientations inhérentes à la formation des jeunes médecins, des désignations des responsables des services, l’équipement de l’hôpital etc.
Malheureusement depuis des mois, ce conseil n’est plus opérationnel. Cette situation a produit des effets pervers sur le plan de l’encadrement pédagogique, le suivi des malades de cet hôpital pourtant réputé dans le passé pour son professionnalisme et la qualité de ses médecins dont des centaines ont quitté le pays pour s’installer en France, en Espagne et en Tunisie récemment.
Le résultat, ce CHU manque énormément de spécialistes notamment dans le domaine de l’imagerie médicale. Que ce soit en cardiologie et en cardio-vasculaire. D’ailleurs, le service des urgences médicales, doté de matériels sophistiqués, mais demeurent non utilisés faute de spécialistes.
La plupart des malades qui parviennent à cet hôpital sont systématiquement orientés vers les cabinets privés. « Allez voir docteur K, docteur H, Docteur !» C’est la phrase ressassée à longueur de journée, par les médecins d’astreinte, les infirmiers, comme si c’est pour rendre services aux malades qui pointent désespérément dans l’espoir de se soulager de la douleur.
Dans certains services, les malades souffrent notamment la nuit. « La nuit, les infirmiers sont absents. Nous sommes obligés de se solidariser entre malades, pour assurer notre survie », confié un malade que nous avons rencontre sur place. « Ici, s’il y a quelque chose qui se passe la nuit, nous sommes obligés de sauter par la fenêtre pour tenter des se sauver. Médecin et infermière, le soir tombé, il ferme la porte et les accès du service. On les voit plus jusqu’au matin », s’est-il indigné un malade sous des douleurs qui le terrassaient. Face aux problèmes de cet hôpital, il est urgent et vital de mettre les susceptibilités des uns et des autres de côté et se consacrer exclusivement à la mission primaire de ce CHU, d’autant plus les compétences existent ou du moins ce qu’en reste.
M.C