Sangliers, chiens errants, rats et serpents à Haï Derb, Une jungle urbaine dans nos murs

Sangliers, chiens errants, rats et serpents à Haï Derb, Une jungle urbaine dans nos murs

b1 (3).jpgL’année dernière, plus précisément à la fin du mois de juin, la ville d’Oran a reçu la visite d’Arnold Schwarzenegger, ex-gouverneur de la Californie, fondateur et président d’honneur de l’ONG «R20, Régions of climate Action». L’ancienne star de Hollywood était accompagné du ministre de l’Aménagement du territoire, de l’Environnement et de la Ville, M. Amara Benyounes, dans le but de lancer avec la wilaya d’Oran un programme pilote d’économie verte, axé sur un développement économique «zéro déchets».

Les hôtes d’El Bahia ont été reçus au centre-ville, du côté de la place du 1er Novembre qui venait tout juste d’être retapée à neuf, par des yous yous, des salves de baroud et des danses folkloriques. Mais les hôtes d’El Bahia n’ont pas eu l’occasion de visiter haï Derb, situé à 150 mètres seulement de la place du 1er Novembre pour avoir une idée sur le problème des centaines de tonnes de déchets qui, faute d’être prises en charge par les services compétents, ont fini par s’amonceler dans cette cité du centre-ville où prolifèrent actuellement des centaines de rats, de serpents, en plus du déversement des eaux usées à ciel ouvert.

En effet, haï Derb ancien quartier du centre-ville d’Oran, situé à 150 mètres du siège de l’Hôtel de ville, croule sous des centaines de tonnes d’ordures ménagères, des ordures où prolifèrent des rats, des serpents et attirent aussi des sangliers, nous ont confié des habitants dont la majorité a été destinataire de pré-affectations, préludant à leur relogement qui tarde toutefois à se concrétiser.

Incivisme, dites-vous ?

Certains habitants de ce quartier qui refusent d’être stigmatisés et traités d’inciviques, ont tenu à nous faire savoir qu’ils ont à maintes reprises organisé des actions de volontariat pour assainir leur cadre de vie, ajoutant qu’ils ont également loué des camions pour le ramassage des immondices dont la prolifération a fini par empester ce quartier. Dans ce contexte, un autre résident qui dit ne plus comprendre la marginalisation dont est victime le quartier qui l’a vu naître, a tenu lui aussi à lancer un appel en direction du mouvement associatif dont les actions sont dédiées à la protection de l’environnement pour, dit-il, initier des actions d’éradication de cette décharge qui fait honte à la ville.

«Dès la tombée de la nuit, les rats sortent et sont partout, comme vous pouvez le constater, pour envahir les rues et nos appartements. Nous vivons avec eux, il y a même des serpents.

L’appel au mouvement associatif écologique

Ces derniers jours, nous avons été contraints de mettre le feu aux détritus qui se trouvent au centre de notre cité pour déloger ces dangereux reptiles», raconte une mère de famille. Une autre mère fille de Chahid nous a fait visiter son vieil appartement. «Comme vous voyez, les fissures sont partout sur le mur, un plafond d’où apparaît la lumière du jour, lorsqu’il pleut, je suis obligée de couvrir mes enfants avec une bâche», sa voisine intervient pour dire :

«je suis arrivée dans ce lieu a l’âge de 12 ans, actuellement je suis âgée de 58 ans, là où sont jetés les ordures il y avait un jardin et une piscine, maintenant c’est devenu une décharge sauvage au cœur d’Oran, elle nous empoisonne la vie, la majorité des habitants du quartier déversent leurs ordures ici, un habitant dira quant à lui «il n’y a pas que des rats et des serpents qui pullulent ici, il y a aussi des sangliers qui viennent de temps à autre fouiner dans ces montagnes d’ordures ménagères qui menacent notre santé, nous avons grandi ici, nos vieux immeubles menaçant ruine risquent de s’écrouler sur nos têtes à n’importe quel moment, nous avons été recensés plusieurs fois mais notre relogement tarde à venir et aucun responsable ne vient ici pour s’enquérir de cette désolante situation et prendre au moins la décision d’enlever ces ordures», explique cet habitant.

A. Bekhaitia