Sanctions de la ligue arabe contre Damas,Ce que l’Algérie a évité à la Syrie

Sanctions de la ligue arabe contre Damas,Ce que l’Algérie a évité à la Syrie

Avec l’Egypte, l’Algérie a remporté la bataille des coulisses

Alger était prête à se retirer du comité des cinq si sa voix n’avait pas été entendue.

L’Expression publie en exclusivité la nature du rapport initial des sanctions souhaitées par la Ligue arabe contre la Syrie. Le rapport établi par le ministre qatari des Affaires étrangères, Hamad ben Jassem al-Thani, président du comité des cinq ministres arabes, et dont nous avons eu des extraits, prévoit des sanctions draconiennes. Ainsi, les pays du Golfe représentés, par le Qatar, étaient favorables à quatre sanctions d’une extrême sévérité, explique une source du ministère des Affaires étrangères. Le document initial regroupe quatre sanctions, ajoute-t-elle. Et de les décortiquer. Il s’agit du gel de la qualité de membre de la Ligue arabe pour la Syrie, le rappel immédiat des ambassadeurs arabes en poste à Damas, appel aux organes de l’ONU en matière d’observation des droits de l’homme, y compris le recours éventuel au Conseil de sécurité et enfin l’entrée en vigueur «immédiate» de la décision de la Ligue arabe. Après un long débat, ces sanctions ont été revues à la baisse. Alger s’est opposée catégoriquement à ce rapport portant les sanctions. D’ailleurs, l’Algérie a joué un rôle décisif dans l’amendement et la modération des sanctions prises contre la Syrie. Il n’était pas question pour l’Algérie d’approuver de telles sanctions. Le ministre Mourad Medelci était catégorique sur cette question précisant que l’Algérie allait se retirer du comité des cinq, si ce premier rapport avait été retenu. Avec l’Egypte, l’Algérie a remporté la bataille des coulisses. C’est ainsi que la nature des sanctions avait été réduite. Le rapport adopté samedi dernier prévoit, rappelons-le, le gel de la participation de la Syrie aux réunions de la Ligue arabe, le rappel des ambassadeurs arabes lequel rappel relève de la souveraineté de chaque pays, l’entrée en vigueur des sanctions à partir du 16 novembre. Concernant la 3e sanction, le comité des cinq a décidé de ne solliciter que les organismes arabes pour le règlement de ce conflit.

Sur ce point, l’Algérie était contre le recours à des institutions internationales et ne pas cautionner l’intervention du Conseil de sécurité dans les affaires internes à la Syrie. Cette position a été adoptée afin de rester dans le cadre de la Ligue arabe. Concernant de la mise en oeuvre des sanctions repoussées jusqu’à mercredi prochain, cela se justifie par la volonté des cinq pays membres à rester en cohérence avec la décision du 02 novembre de la Ligue, qui accordait à la Syrie un délai de 15 jours pour la mise en oeuvre de l’initiative arabe. Mourad Medelci a affirmé avant-hier que les débats étaient très houleux et le climat était électrique au sein du même comité. Ce nest qu’après une longue discussion et surtout négociation que le rapport a été amendé. Pour les observateurs, la réaction du Qatar et des autres pays du Golfe contre la Syrie s’explique par une volonté de régler les comptes avec le régime de Bachar Al Assad et envoyer un message clair à Téhéran, allié permanent de Damas et ennemi juré des monarchies arabes du Golfe.