Salubrité publique, Le grand défi qui attend les bureaux d’hygiène communaux

Salubrité publique, Le grand défi qui attend les bureaux d’hygiène communaux

arton51834.jpgL’hygiène du milieu et la salubrité publique demeurent le cheval de bataille dans la commune de Khemis el Khechna (Boumerdes), même si le point noir qui empoisonnait la vie des citoyens a disparu. En effet, la fermeture officielle de la décharge sauvage, en juillet 2014, est un pas vers l’amélioration des conditions de vie des citoyens. Les déchets de la commune sont, depuis, acheminés vers le centre d’enfouissement technique de Corso. Aussi, le parc auto destiné à la collecte des ordures ménagères a été renforcé avec de nouvelles bennes tasseuses ce qui a porté leur nombre à sept.

Et même ce nombre ne suffit pas pour mener à bien la mission de collecte, surtout après ce transfert. « Les chauffeurs perdent beaucoup de temps pour déverser les ordures en faisant la chaîne devant le CET. Ainsi, la cadence de travail a été freinée en raison des embouteillages et autres désagréments. De ce fait, les rotations ont diminué », nous dit-on. Lorsqu’on sait que le niveau fondamental de toutes interventions et les opérations de contrôle est le B.H.C « bureau d’hygiène communal », on devine la tâche ardue qui attend celui-ci.

C’est le bureau d’hygiène communal – sous l’autorité du président de l’APC – qui prépare les instruments, actes et dossiers techniques requis par l’action des organes de la commune et le contrôle permanent de l’hygiène et de la salubrité publiques. Le BHC de cette commune, installé en juillet 2013, et dirigé par un médecin relevant de la DSP, est composé d’un vétérinaire, un ingénieur en environnement, un technicien de la santé et un agent administrateur.

Pour une commune qui a vu sa population tripler en l’espace de quelques années, la prise en charge de la salubrité publique n’est pas chose aisée au regard des moyens logistiques et humains existant qui sont minimes. D’autres facteurs contribuent à la lenteur des activités menées dans ce sens dont la configuration géographique de la commune constituée de terrains accidentés, le manque de conscience et de civisme des citoyens et l’éparpillement de la population avec 28 douars, le vol des bacs à ordures, le dépôt des ordures à n’importe quelle moment de la nuit et de la journée, tout cela n’aide pas les services chargés de l’hygiène dans leur tâche.

Un gâchis à surmonter

La population a explosé dans la commune qui compte actuellement près de 90.000 habitants alors que toutes les infrastructures de base n’étaient pas conçues pour accueillir un tel nombre. Ajouter à cela tous les chantiers en cours, les activités de l’industrie, les marchés parallèles et les commerces qui génèrent eux aussi des déchets. « Il s’en est suivi un bouleversement auquel l’on ne s’attendait pas. La situation est devenue ingérable et on se retrouve devant un problème pour lequel nous n’avons pas été programmés. Ainsi, nous avons dressé des priorités et nous intervenons selon nos moyens », explique le vétérinaire et d’ajouter : « Il faut un dispositif global auquel participent toutes les parties concernées et une stratégie à long terme ». Selon lui, les missions du bureau d’hygiène sont grandes pour préserver l’hygiène publique et la santé des citoyens alors que les moyens humains et matériels sont insignifiants. Il est difficile, selon lui, de résoudre un gâchis de 30 ans.

« C’est en se lançant dans le travail que nous détectons les insuffisances auxquelles nous essayons de remédier dans la mesure du possible », explique-t-il encore. « On voudrait que chaque quartier ait son camion, en plus des moyens humains et les citoyens doivent respecter les horaires de dépôt des ordures si l’on veut venir à bout de ce problème », dira, pour sa part, l’ingénieur de l’environnement. Un travail colossal attend donc l’équipe du bureau, animée d’une volonté de fer, pour faire aboutir le plan d’action tracé même si, par ailleurs, on dit que les missions du bureau ne sont pas clairement définies. Tout le monde reconnaît les carences qu’il faut combler mais non sans compter sur la sensibilisation et l’engagement positif des citoyens. Le citoyen étant un acteur essentiel dans la préservation de l’environnement. Le bureau d’hygiène, dans son plan d’action, cible la frange de la population la plus encline à assimiler le message. Pour ce faire, « des actions de sensibilisation sont menées dans les écoles et avec les partenaires dont les présidents des comités de quartiers et les associations ».

L’hygiène et la salubrité publiques constituent un défi permanent, relevé quotidiennement par les membres du BHC et même si des efforts sont là, beaucoup reste à faire. Du pain sur la planche pour redonner l’image d’antan à cette commune. « Il faudrait recruter du personnel qualifié en nombre suffisant et doter le bureau d’hygiène des moyens matériels et logistiques nécessaires pour que ces membres fassent leur travail dans de bonnes conditions », a indiqué le technicien de la santé. « Tout cela demande une implication effective de l’ensemble des intervenants à différents échelons de décision, y compris les citoyens », a-t-il encore ajouté. « Nous comptons bien y arriver », espère-t-il.

Dj. chaouch