Écrit par Fazil Asmar
Le développement industriel comme alternative aux hydrocarbures, ce n’est pas pour demain ! Pour le constater, il suffit de faire le tour des stands du douzième Salon professionnel international de l’industrie, qui se tient, depuis dimanche passé, au Palais des expositions, la Safex. La plupart des stands sont occupés par des importateurs à l’affût d’acheteurs, de visiteurs professionnels qui, bizarrement, sont peu nombreux au deuxième jour de cette édition.
Le Salon, qui affiche, en effet, de grandes ambitions pour la promotion de l’industrie nationale, est pratiquement vide, marqué seulement par le va-et-vient des exposants. En plus des importateurs, les participants étrangers font également de l’ombre aux industriels nationaux. Les Chinois notamment, considérés comme des concurrents redoutables dans ce domaine. Le but pourtant de ce Salon est de développer le tissu industriel en Algérie. Voir, inciter nos entreprises, les PME notamment, à aller vers l’export. Or, les participants semblent plus portés vers la vente de produits importés que par ceux fabriqués en Algérie. Le secteur automobile, en pleine croissance en Algérie, est quasiment absent à cette édition.
C’est le secteur, pourtant, sur lequel on mise pour hisser la sous-traitance industrielle. Devant les grosses machines de haute technologique, engins et autres appareils industriels sophistiqués, importés et qui trônent au centre des stands ou bien dans la cour centrale de la Safex, nos entreprises, avec leurs articles de fixation, ne font pas le poids. Les quelques groupes industriels publics participant à ce Salon, mis à part quelques-uns comme GICA, et les producteurs nationaux privés auront du mal à percer dans un environnement dominé par des distributeurs locaux de marques internationales. Par ailleurs, rares sont les entreprises de production locales qui proposent autres chose que les articles de fixations. Celles qui font autre chose que des boulons, en outre, mettent sur le marché des produits dont les composants principaux sont importés, avec des taux d’intégration encore en deçà des attentes.
C’est dire qu’entre les discours et la réalité, il y a encore un fossé.