Salon international des Travaux publics La hantise d’une baisse de la commande plane sur les exposants

Salon international des Travaux publics La hantise d’une baisse de la commande plane sur les exposants
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Les entreprises spécialisées dans la fabrication ou l’importation de matériel de travaux publics craignent une baisse de la commande – qui se « fait déjà sentir » à l’occasion de ce Salon – ainsi que les répercussions des nouvelles modalités du commerce extérieur qui entreront en vigueur à partir de janvier.

Ils évoquent, chacun en ce qui le concerne, la « nouvelle stratégie » qu’ils devront adopter pour maintenir leurs parts de marché, notamment via la conquête des marchés à l’étranger. Selon Samir Aziez, directeur marketing de l’Unité de fabrication de machines agricoles et de travaux publics (UFMATP), entreprise privée implantée à Bejaïa, « les projets qui seront gelés par les pouvoirs publics sont autant de manque à gagner pour les entreprises, notamment les fournisseurs de matériel destiné aux travaux publics », explique-t-il. Cette unité fabrique notamment des bétonnières, des centrales à béton, des compresseurs.

Son taux d’intégration est de 60%, puisque certains de ces produits ont été dotés de moteurs Deutz fabriqués à Constantine. Le responsable de cette entreprise ne cache pas qu’il y a aujourd’hui « une baisse d’intérêt pour le matériel de travaux publics qui va se traduire inévitablement par une baisse de la commande publique et privée ».

Cela n’est pas fait pour décourager l’entreprise qui compte faire « monter, à terme, son taux d’intégration à 80% », ajoute son responsable. C’est, en effet, l’une « des stratégies de riposte à la crise », selon beaucoup de managers, les entreprises locales devant « s’appuyer sur le dispositif de soutien que comptent mettre en place les pouvoirs publics pour promouvoir le produit national ».

LG Algérie

Les importateurs « avantagés » par rapport aux producteurs locaux

Nos entreprises ne peuvent pratiquer le crédit fournisseur. Certaines, du moins celles qui couvrent les dispositifs de crédit Ansej, Cnac, « souffrent » déjà du dossier des impayés. Une décision récente des pouvoirs publics de ne plus financer au titre du dispositif Ansej, l’achat de matériel de travaux publics, y compris pour les sociétés de location vient encore affecter leur business.

Des problèmes encore mais d’une tout autre nature pour d’El Djarissi, une entreprise privée de Blida qui fait le montage de groupes électrogènes. Son manager, Fathi El Djarissi, explique que la réglementation algérienne est « plus favorable aux importateurs qu’aux producteurs ».

Il précise qu’il paie des droits de douane de 5% pour les moteurs, 15% pour la cabine et 23% pour les composants électriques, destinés au montage, alors que l’importateur ne paie que 3% si sa marchandise vient de l’Union européenne, 5% de Chine ou de Turquie.

S’ajoute à cette « concurrence déloyale », une autre « pratique malveillante » des importateurs, lors des soumissions aux appels d’offres. « Ils arrivent à se procurer des certificats de produit national de la Chambre de commerce pour bénéficier de la clause de préférence pour le produit national », affirme-t-il.

Un comptoir ouvert à Abidjan pour exporter vers l’Afrique

Les contraintes dans l’environnement de l’entreprise ont toujours existé. Selon ces entreprises, la solution réside dans la recherche de nouvelles formules de financement, à l’instar du leasing, une diversification de la gamme des produits et la recherche de marchés à l’export.

« Il y a de bonnes perspectives », disent les exposants locaux puisqu’un comptoir va être ouvert à Abidjan, avec le concours de l’Algex, chargée de promouvoir les exportations. Ce comptoir sera opérationnel d’ici la fin de l’année et les sociétés intéressées ont déjà engagé les procédures d’expédition.