1.900 écoles privées de formation professionnelle ont vu leurs agréments retirés au niveau national, sur 2.500 activant depuis 2004 dans le secteur de la formation professionnelle.
L’investissement dans la formation continue des travailleurs est un “élément essentiel” dans la réalisation du développement, a indiqué jeudi dernier à Alger le ministre de la Formation et de l’Enseignement professionnels. La formation de la main-d’œuvre doit englober l’aspect pratique et non la théorie seulement, a affirmé Khaldi, lors de la cérémonie d’inauguration du Salon international de la formation continue et des compétences organisé à Riadh El-Feth. Pour M. Khaldi, la stratégie de développement et de modernisation des entreprises requièrent l’adaptation des travailleurs et l’amélioration de leur niveau pour la promotion des performances, rappelant les efforts déployés par l’Etat pour améliorer le niveau des ressources humaines pour une meilleure compétitivité. Regroupant une trentaine d’exposants, représentant les écoles et instituts de formation continue, ce Salon de quatre jours, vise notamment, à promouvoir la connaissance générale et la modernisation des métiers et des compétences à travers des dispositifs multiples et ouverts sur la formation tout au long de la vie. Il est dédié exclusivement à la promotion de la formation continue, comme réponse aux besoins en compétences induis par la modernisation et la mondialisation. Le ministre à fait savoir à cette occasion, que le nombre d’écoles privées de formation professionnelle activant au niveau national est de 600 « . Il a indiqué dans ce sens que « 1.900 sur les 2 500 écoles privées de formation professionnelle ont vu leurs agréments retirés au niveau national « . Il a expliqué que la plupart des écoles concernées par le retrait activaient dans des « garages ou dans des appartements » ce qui n’est pas conforme, a-t-il dit, aux normes internationales, ajoutant que les écoles agréées par son département ne peuvent assurer une formation au-delà du cinquième niveau, (technicien supérieur), relevant qu’au-delà de ce niveau, toutes les demandes doivent être adressées au ministère de l’Enseignement supérieur et de la recherche scientifique. Ce Salon se veut un espace d’information des travailleurs et du public en général sur les mécanismes et l’importance de la formation continue dans le recyclage de la main-d’œuvre en lui permettant d’acquérir des qualifications et des expertises nouvelles afin qu’ils puissent se hisser au niveau des développements enregistrés dans le monde du travail. Dans le même sillage, le directeur général du Fonds national de développement de l’apprentissage et de la formation continue, M. Abbas Lazouni, a indiqué en marge du Salon, que pas moins de 300.000 chefs de PME seront concernés par la formation continue entre 2012 et 2014″. Et d’ajouter qu’à l’horizon 2018 près d’un million de salariés activant dans le secteur de l’entrepreneuriat bénéficieront également d’une formation continue.
Salima Ettouahria
Conseil de Partenariat de la Formation et de l’Enseignement Professionnels
Une formation adéquate et dimensionnée par les secteurs utilisateurs
Une année après son installation, le Conseil de Partenariat de la Formation et de l’Enseignement Professionnels (CPFEP), s’est réuni mercredi après-midi au cercle militaire de Béni Messous, afin de dresser son bilan d’activité de l’année 2011 et de tracer un programme d’action pour l’année 2012.
Présidée par M. Lakhdar Rakhroukh, président du CPFEP, cette réunion-bilan a été rehaussée par la présence de M. El-Hadi Khaldi et le Dr Djamel Ould Abbès, ministres respectivement de la Formation et de l’Enseignement professionnels et de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière. Ont pris part à cette rencontre les membres du conseil représentant les institutions publiques et privées et les chambres professionnelles et de commerce des opérateurs économiques. Une attention particulière a été accordée au rôle joué par le CPFEP, à savoir l’organisation et la coordination de la formation à travers l’ouverture de spécialités, conformément aux propositions et besoins des opérateurs économiques.
Au cours de son intervention le ministre de la Formation et de l’Enseignement professionnels a longuement insisté sur les défis majeurs qui attendent son secteur. Le premier situé en amont permet d’attirer tous les demandeurs de formation qui sont les sortants du système éducatifs. Le second, en aval, a pour objectif de placer ceux du secteur de la formation dans le marché de l’emploi. Il a mis en exergue le rôle du Conseil national de partenariat qui a pour but de fixer les besoins de formation. « Ce Conseil qui doit avoir traduction au niveau des wilayas est formé des représentants des différents ministères ainsi que des opérateurs économiques ». Selon le ministre qui a appelé à la décentralisation de la carte de formation « les besoins exprimés par les opérateurs économiques permettront de fixer les spécialités à enseigner et l’établissement de cette carte se fera selon les spécificités de chaque wilaya, ses moyens et ses attentes ». Le ministre n’a pas manqué de préciser que le rôle de son département ministériel est de vérifier la disponibilité des éléments de qualification avant d’agréer la carte de chaque wilaya.
Formation dans l’entretien des équipements de santé
De son côté le ministre de la Santé a insisté sur le lien étroit qui existe entre son secteur et celui de la formation professionnelle, notamment en ce qui concerne l’entretien et la réparation du matériel médical de pointe. Il a annoncé dans ce cadre l’ouverture d’une nouvelle spécialité dans le secteur de la formation professionnelle, à savoir la maintenance du matériel de santé dans le cadre du partenariat entre les deux secteurs. « Une commission de travail composée de spécialistes des deux secteurs sera installée incessamment afin de mettre en place les mécanismes nécessaires à l’ouverture de cette spécialité qui sera introduite dans la nomenclature des spécialités de la formation professionnelle », a-t-il notamment indiqué. Et d’ajouter « cette spécialité contribuera à la formation d’une main-d’œuvre qualifiée en maintenance du matériel médical de pointe », tout en annonçant que son département a révisé les cahiers de charges dans le cadre de la conclusion de contrats d’achat de matériel médical de l’étranger.
Tout en insistant sur l’importance de la maintenance qui doit englober les équipements médicaux de pointe dont les appareils de radiologie et de diagnostic, le Dr Djamel Ould Abbès a indiqué que le secteur de la santé dispose de 73.500 équipements médicaux de pointe dont 10.500 non opérationnels, parmi lesquels on compte 2.500 emballés ou non utilisés par manque d’expérience et 5.500 en panne. Il a saisi cette occasion pour appeler son homologue et le président du CPFEP pour la prise en charge de cette spécialité qui compte beaucoup pour l’amélioration du système de santé. « Il y a lieu d’établir un partenariat de formation en matière d’entretien et de réparation des équipement de santé. Car il est inadmissible de voir un appareil de radiothérapie qui traite jusqu’à 100 cancéreux par jour tomber en panne et rester bloqué deux ou trois semaines pour une simple réparation de petites pièces ».
Pour sa part le président du CPFEP, qui a réaffirmé l’engagement du conseil à être attentif à l’évolution du système de formation professionnelle dans ses multiples manifestations, a souligné que la démarche qui vise à instaurer une relation entre la formation et l’emploi ne pourra être menée avec succès que si elle implique l’ensemble des acteurs concernés.
Plus grande ouverture sur l’environnement économique
« Tous doivent être animés de la conviction que la formation est un investissement rentable, car il porte sur l’élément humain qui constitue l’élément déterminant pour le développement économique et pour la stabilité social d’un pays », a-t-il notamment indiqué.
Pour ce qui est du programme 2012, l’orateur insiste sur « une plus grande ouverture des établissements de formation sur l’environnement économique. Ces derniers devront prendre plus d’initiative auprès des entreprises pour mieux les connaître et être à leur écoute », note-t-il.
Le président du CPFEP a évoqué la mise en place d’instruments d’observation de la formation et de l’emploi. Ce type de moyen, souligne-t-il, reste indispensable à la dissipation des causes de l’inadéquation entre la formation et l’emploi.
Il n’a pas omis dans ce cadre de mettre en relief la valorisation du potentiel humain par une formation adéquate et dimensionnée par les secteurs utilisateurs en fonction de leurs besoins, y compris dans le domaine de l’éducation et de la formation supérieure. « Cette valorisation constitue la clé, d’une part, pour la satisfaction de la demande des entreprises en main-d’œuvre qualifiée, et d’autre part une réponse à la problématique, tant de l’exode des jeunes diplômés que de l’importation de main-d’œuvre par des entités étrangères en activité dans le pays », précise-t-il.
L’orateur a relevé en outre la régression constante du nombre de demandeurs de formation. Il a fait remarquer que ce nombre ne cesse de diminuer, notamment dans les spécialités dites manuelles, telles que celles du bâtiment, des travaux publics et de l’agriculture où les effectifs sont très réduits du fait d’un manque de sensibilisation valorisante de ces métiers.
Sarah SOFI
études sectorielles et thématiques pour l’exercice 2012
5 études sectorielles et 3 autres études thématiques sont inscrites dans le programme du Conseil national de partenariat de la formation et l’enseignement professionnels pour l’année en cours. Ces études sectorielles touchent différents secteurs à savoir le bâtiment et les travaux publics, le tourisme, l’agriculture et l’agroalimentaire, la construction mécanique ainsi que l’électricité et l’électronique.
Selon M. Rakhroukh, président du Conseil de partenariat de la formation et de l’enseignement professionnels (CPFEP), « le choix de ces secteurs s’explique par le potentiel d’emplois qu’ils recèlent et par l’effort mené par le secteur pour développer l’offre de formation dans ces créneaux. » Quant au but recherché à travers la réalisation de ces 5 études sectorielles, le premier responsable du CPFEP, insiste sur la nécessité de disposer de données « fiables » sur la situation actuelle de l’emploi et des qualifications et les perspectives d’évolution dans chacun de ces secteurs d’activité ». Et d’ajouter « ces études sectorielles, permettront également de fournir les éléments nécessaires pour adapter l’offre de la formation professionnelle aux besoins du marché de l’emploi », a-t-il notamment indiqué.
Pour ce qui est des 3 autres études thématiques, M. Rakhroukh souligne que la première étude portera sur « l’évaluation du dispositif de concertation, en matière de la qualité de la formation professionnelle, la seconde touchera la qualité de la formation et la dernière se basera sur le nouvel itinéraire de l’enseignement professionnel.
Ces trois études thématiques visent à établir un état des lieux du dispositif de concertation entre le secteur de la formation professionnelle et l’environnement économique pour identifier les insuffisances qui caractérisent ce dispositif. C’est d’ailleurs un des objectifs visé par le Conseil national de partenariat, installé en janvier 2011, à savoir l’adaptation des offres de formation aux exigences de l’environnement socio-économique. La tendance qui se dessine avec le CPFEP est encourageante, car elle prend en charge la préoccupation qui consiste à aller vers l’objectif d’établir une relation étroite entre la formation et l’emploi et à faire en sorte que la formation soit à l’écoute du marché du travail et de ses exigences en matière de qualification et de compétence.
A titre d’exemple, le groupe Cosider collabore depuis plusieurs années avec le ministère de la Formation professionnelle dans la formation des jeunes aux métiers du bâtiment et des travaux publics. Il a décidé d’investir deux milliards de dinars sur quatre ans (2010‑2014) dans la formation professionnelle. A ce propos le président du CPFEP souligne « Notre objectif est de former nos salariés, soit en partenariat avec le ministère de la Formation professionnelle, avec qui nous travaillons déjà depuis longtemps, soit en interne ou en construisant nos propres instituts de formation professionnelle, comme celui déjà existant et dédié à la formation de mécaniciens et conducteurs d’engins de travaux publics. »
Sarah S.