Salon de l’automobile d’Alger : comme si vous y étiez !

Salon de l’automobile d’Alger : comme si vous y étiez !

De la guerre des prix, en passant par les chapiteaux érigés pour distraire les visiteurs, jusqu’aux changements opérés par les organisateurs, cette 18e édition semble se professionnaliser davantage. Mais…

C’est le jour J pour le 18e Salon international de l’automobile d’Alger (Siaa-2015). Il est 9h30, l’immense nuage d’humidité qui couvre la capitale n’est pas prêt de s’estomper. Visible sur ces centaines de véhicules exposés tout au long de l’allée du Palais des expositions, il reflète la lenteur qui caractérise le départ de cette manifestation placée sous le signe de l’optimisme pour les opérateurs, prêts pour convaincre. À droite du principal portillon d’entrée, une multitude de marques chasse la vue avec tous types de voitures de tourisme et autres utilitaires. À gauche, des banderoles annoncent la direction des exposants, non sans orienter le client vers sa marque de prédilection. Au centre, ce sont plutôt ces chapiteaux, plus commodes et plus beaux à présenter pour offrir des boissons chaudes et rafraîchissantes, des sandwiches et autres gâteries, qui soignent cet espace autrefois occupé par de vulgaires camions. Pour un jour de semaine, plutôt le dernier jour de l’école avant les vacances du printemps, on a l’impression que le salon est déjà plein de monde. À l’intérieur des pavillons, les équipes chargées d’opérer les dernières retouches fonctionnent en “mode Diesel”. Ces équipes avaient travaillé la veille jusqu’à une heure tardive de la nuit. Mais bon ! Il est 10h, l’ambassadeur de France à Alger sillonne les stands des marques françaises, dont Peugeot, Renault et Citroën. Côté algérien, il faudra encore attendre 13h pour le coup d’envoi officiel, et on annonce le ministre de l’Industrie, Abdeslam Bouchouareb. Dans les coulisses, on apprendra que les organisateurs ont limité aux participants le poids des équipements à exposer sur les mezzanines et autres balcons.

Et pour cause, l’infrastructure du Palais des expositions, vieille de près de 40 ans, a violemment été secouée par les derniers séismes et dont les épicentres avaient été enregistrés à Alger-Plage et Hammam Melouane (Blida). Un exposant ira jusqu’à nous révéler que certaines mezzanines sont carrément supprimées au vu du poids des équipements programmés par les exposants, soit pour accueillir les VIP, ou encore pour aménager un espace intime aux personnels des concessionnaires. Côté propreté et commodités, et à première vue, on ne peut que se réjouir de l’effort consenti par les organisateurs pour professionnaliser ce salon, d’autant que le service de communication de la Safex est sur le qui-vive depuis 8h du matin. Avec ce petit ratage de dernière minute, on ne pouvait, fort malheureusement, réserver le 18 mars pour une journée presse afin de travailler loin du bruit et du grand public.

Car, à 11h, le pavillon central ouvre grandes ses portes et la grande foule inonde les stands, ajouté à cette pollution sonore à la limite de l’insupportable. Au plan sécurité, le Palais a placé la barre très haut que ce soit dans les parkings, dans les allées, les entrées et sorties, qu’à l’intérieur des pavillons. Tout autour de ce décor propre à un salon de l’automobile, deux stands sont exclusivement réservés aux services de la Gendarmerie nationale pour une meilleure visibilité. Il s’agit, selon nos interlocuteurs, de mettre en avant la sécurité routière, avec cette tendance à vulgariser les brigades mobiles banalisées élargies à plusieurs wilayas pour traquer les chauffards et expliquer aux automobilistes les termes du fichier national des contrevenants généralisés à travers les 48 wilayas. Côté commercial, même si les médias spécialisés ont leur petite idée, les concessionnaires refusent gentiment de révéler les tarifs et les remises à appliquer. On dirait que leur réponse sortait d’un seul moule : “Nous avons des prix de lancement, mais vous aurez, quand vous voulez, les prix du salon et les remises.” C’est que la guerre des prix prend le dessus dès le premier jour, alors que quelques jours auparavant, des participants affichaient une ambition, souvent démesurée, pour brouiller les pistes, non sans travailler leur image de marque. Ne dit-on pas “Vérité en-deçà des Pyrénées, erreur au-delà”. Car, après tout, tout finit par se savoir, y compris les vraies remises, les fausses promotions, les nouveautés qui valent la peine et les autres qui peinent à accrocher le client, d’abord, et à s’accrocher au marché, ensuite. Devant les stands de Renault Algérie et du groupe Sovac, la foule attendait l’ouverture des portes alors que les autres stands sont déjà noirs de monde. Au programme, une vingtaine de conférences et de thématiques, le Siaa-2015 ne fait que révéler ses premières surprises…

F. B