salon batimatec : rush des compagnies étrangères, Construction : un marché juteux

salon batimatec : rush des compagnies étrangères, Construction : un marché juteux
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Le Salon international du batiment Batimatec, qui sera clôturé aujourd’hui, a drainé des milliers de visiteurs, essentiellement des professionnels du secteur. La manifestation aura regroupé plus de 1000 entreprises, dont plus de 500 étrangères, de quoi en faire un événement majeur du secteur du BTP à l’echelle du continent.

Ce rush des compagnies occidentales est dû à l’importance du marché de la construction en Algérie et de la dynamique de l’industrie des matériaux de construction. En un mot, à une forte demande que l’Etat peine à satisfaire. En d’autres termes, l’Europe en crise, maintes sociétés outre-Méditerranée sont en quête de marchés en Algérie, alléchées par les consistants programmes publics de réalisation de logements et d’équipements socioéducatifs. En effet, le plan quinquennal 2010-2014 affiche un programme très ambitieux : la construction de 2 millions de logements. Bemol, il accuse déjà deux ans de retard. Pis encore, il est soumis aujourd’hui à de fortes perturbations qui vont accentuer les glissements dans les plannings des travaux.Pénurie de ciment, manque de disponibilité de main-d’œuvre qualifiée, lenteurs des procédures, retards dans les paiements des situations de travaux, un cahier des charges défavorable aux entreprises algériennes sont pointés du doigt par les responsables d’entreprises et experts. En outre, le potentiel de réalisation des entreprises locales ainsi que les synergies à développer entre elles sont sous-exploités. Un membre de l’ordre des architectes déplore l’absence de cartographie des entreprises algériennes du BTPH, les carences dans l’organisation des chantiers, en particulier l’absence d’une véritable planification des travaux. Toutes ces difficultés affectent le rythme de réalisation et entretiennent les frustrations d’une grande partie de la population mal logée, dans l’attente, depuis des lustres, d’un toit décent.

Mais l’une des plus grosses difficultés reste la distribution des logements. Les émeutes de Ouargla montrent qu’on continue à affecter les logements suivant les règles usées depuis des décennies, dénommés népotisme ou “copinage”.

Il est évident de ce fait que l’exclusion des démunis et des bénéficiaires légitimes du droit au logement provoquera tôt ou tard des troubles sociaux, des scènes de destruction de biens publics. Il est temps de verrouiller ces portes grandes ouvertes au détournement des logements locaux et à l’embrasement du pays. Ainsi sera assurée l’instauration de l’équité dans la répartition des logements, consacrant ainsi l’égalité des citoyens en matière d’accès à un toit décent.