La rénovation des anciennes salles de spectacles se fait dans la douleur. Avec un peu plus de cran et de volonté, et nous revoilà replansé dans l’intimité de velours capitonnant les murs de salle de cinéma.
Qu’à cela ne tienne, le foisonnement des salles de spectacles à Alger faisait acte d’idolâtrie pour le 7e art.
Le respect des lieux, l’appellation des salles est souvent synonyme d’esthétique. La toute dernière salle rénovée dans la plus pure discrétion, voire humilité c’est le cinéma Sierra Maestra qui retrouve son lustre d’antan.
Son histoire empreinte de riches péripéties nous revient de ses premiers rayons du Sun et boulevard, puisque baptisé Hollywood pour la circonstance, elle eut à accueillir le premier film «Gilda» avec Rita Hayworth.
La musique du film empruntée à la ballade romantique de «Que sera» avait emballé Abdelhakim Gharami pour devenir «Cherat El Ayali.
Ce raccourci historique devait ensuite trouver toute sa dimension avec la venu de Che Guevara à Alger en 1965.
Ce soir là, il y avait foule pour voir un film cubain sur la prise de la Moncada. Au lendemain de cette prestation cinématographique, le cinéma Hollywood devait passer le témoin à la Sierra Maestra.
Au fil d’un long processus de dégradation, les salles de cinéma vidées de leur mission culturelle sont bradées pour devenir des niches à ordures ou encore des parking publics.
Du côté de la rue Ferhat Boussaâd (ex-Meissonnier), un coup de cœur est venu battre chez les gens des spectacles, puisque le Sierra Maestra vient de renaître de ses cendres.
Drapée dans un magnifique apparat, la salle en état de conservation a renoué avec sa salle, sa mezzanine ou balcon.
Pour corser le tout, une avant première du film, «El Haraga» de Merzak Allouache est venu rendre au cinéma ce qui appartient au 7e art.
Gageons que ce départ d’artifice fera long feu pour réhabiliter tousteles salles de spectacles et en refaire le fleuron du cinéma algérien.
Mohamed Bentaleb.