Le fait que les Algérois, ou du moins beaucoup d’entre eux, semblent s’y être habitués, ne signifie pas que l’image hideuse qu’offre Alger, jadis la Blanche, soit normale. Loin s’en faut ! Ce n’est pas normal que nous vivions au milieu de montagnes d’immondices, que nous traversions des rues jonchées de détritus et marchions sur des trottoirs dégageant des odeurs nauséabondes… L’association El-Kalaâ tente de réveiller pouvoirs publics et citoyens en lançant un appel à sauver la capitale.
S’exprimant à cette occasion, M. Haddadi, président d’El-Kalaâ, a indiqué que l’implication des comités de quartiers doit être effective pour stopper la dégradation de l’environnement de leur ville. «Si l’ensemble des comités de quartiers sensibilisent les citoyens dans ce sens, nous pourrons régler énormément de problèmes au niveau de nos cités», indique-t-il en donnant l’exemple d’un comité d’Alger-Centre qui a pu, selon lui, inculquer aux citoyens la culture de la propreté.
Cela facilite, atteste le représentant de ce comité, l’intervention des autorités locales dans leurs missions de réfection des endroits délabrés et l’opération de nettoyage. «Nous avons adressé des écrits précis sur les endroits nécessitant une réfection aux services de l’APC, et nous avons eu gain de cause», dira le représentant du quartier de Didouche-Mourad qui incite les autres comités de quartiers à faire de même.
Pour sa part, le représentant de l’Epic-Net-Com de la daïra de Sidi-M’hamed estime que l’apport de ces comités serait bénéfique à la préservation de la propreté, car c’est une question de civisme à laquelle on doit remédier en premier lieu. Selon lui, les agents de Net-Com rencontrent énormément de difficultés lors du ramassage des ordures. L’intervenant rappelle que sa société a bénéficié d’un nombre important de tracteurs et de bennes servant à récupérer les ordures. Toutefois, l’anarchie qui règne dans la plupart de nos quartiers ne facilite guère la tâche de ses agents.
D’autres intervenants ont pris la parole pour condamner certains comportements irresponsables de citoyens qui ne prennent pas soin de leur environnement en s’interrogeant sur le rôle des pouvoirs publics devant une telle situation. La responsabilité des pouvoirs publics dans l’application des lois par rapport à l’anarchie créée par les parkings sauvages et autres marchés ambulants a été soulevée aussi lors des débats. «Nous voulons tirer la sonnette d’alarme afin que tous les acteurs de la société soient conscients de la gravité du problème», dira M. Haddadi, tout en déplorant l’image actuelle de la ville d’Alger qui ne ressemble guère à celle d’antan, appelée jadis Alger la Blanche pour sa propreté exceptionnelle.
Par ailleurs, le président d’El-Kalaâ a tenu à rappeler le programme de son association pour cette année, qui comporte essentiellement trois grands points : la formation des acteurs des comités de quartiers et des syndics d’immeubles, une campagne de sensibilisation qui touchera l’ensemble des quartiers de l’Algérois, dans le cadre de la lutte contre l’incivisme et la dégradation de nos quartiers et, enfin, la 6e édition du concours de dessin, destinée aux enfants portant sur le thème «Protection de l’environnement».
