Salem Touati (Producteur de Miel): « Le circuit est inexistant »

Salem Touati (Producteur de Miel):  « Le circuit est inexistant »
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Producteur de miel, il est l’un des mieux indiqués pour nous parler des obstacles qui freinent la mise sur les places marchandes internationales du miel algérien.

L’Expression: Quel est l’état de l’export des produits agricoles actuellement dans notre région?

Salem Touati L’exportation des produits agricoles notamment des produits du terroir d’origine, agricole, comme le miel et l’huile d’olive reste vraiment au stade primaire. Malgré des expériences très encourageantes de certains opérateurs économiques, un chemin très long reste à faire, notamment dans l’organisation des producteurs. Des centres de collecte des produits du terroir manquent pour donner une certaine visibilité aux filières. Les fluctuations dans la production sont dues généralement au manque de moyens des producteurs ainsi qu’un niveau technique insuffisant.

Quelles sont les problèmes que rencontrent ceux qui veulent exporter nos produits?

LG Algérie

Les opérateurs économiques qui veulent exporter ces produits se heurtent à la première difficulté qui est le manque d’organisation des producteurs. Il faut dire que les chambres agricoles, les associations de professionnels, les groupements d’intérêts communs sont très peu représentatifs. Les agriculteurs sont très peu organisés et le produit est très peu visible par absence de grands centres de collecte. Cela rend le circuit lent voire inexistant. Une meilleure organisation de ce segment qui est la collecte et la distribution faciliterait sa commercialisation sur le marché interne et externe.

Quels sont selon vous les produits qui peuvent être exportés actuellement?

Par leur saveur excellente, tous les produits agricoles de notre région ont une place sur le marché international. Mais si on veut gagner des places sur les places marchandes internationales, il va falloir commencer par un bon appui technique aux agriculteurs, un accompagnement et surtout la création de centres de collecte des produits agricoles pour une meilleure visibilité de ces produits.

Qu’en est-il justement du laboratoire de certification de la qualité largement demandé par les producteurs?

Pour le miel, je sais qu’un grand projet est en cour d’élaboration au niveau du Centre de recherches scientifiques et techniques en analyses physico-chimiques. Une grande équipe de recherche se lance dans la confection d’un Atlas pollinique (Crapc) pour une meilleure traçabilité du produit. De nombreux techniciens ont déjà effectué des stages en Italie en tant qu’organisation professionnelle par le biais de notre chambre agricole, notre coopérative et notre association. Nous allons donner le meilleur et le maximum de nous-mêmes pour mener à terme ce projet utile pour une organisation parfaite de la filière apicole.