Saleh refuse de parapher l’accord prétextant ignorer le mécanisme d’application

Saleh refuse de parapher l’accord prétextant ignorer le mécanisme d’application
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Le président yéménite Ali Abdallah Saleh continue à gagner du temps en trouvant des subterfuges à son refus de signer le plan de sortie de crise proposé par les monarchies du Golfe.

Hier, au lendemain de la signature par l’opposition dudit accord, le chef de l’Etat yéménite, au pouvoir depuis 32 ans, s’est encore dérobé à la signature de l’accord de transition pacifique proposé par le Conseil de Coopération du Golfe (CCG) qui assure la médiation entre le pouvoir et l’opposition yéménite.



Calquant l’attitude de leur chef, les partisans du chef de l’Etat, armés de bâtons, ont bloqué les principales artères de Sanaa, dont les issues menant au palais présidentiel où devait normalement se tenir la cérémonie de signature en présence d’un émissaire du CCG.Les opposants du président Saleh se sont, eux, rassemblés Place du Changement, épicentre de la contestation à Sanaa, dans une des plus grandes manifestations qu’ait connue la capitale pour réclamer le départ immédiat du Président. M. Saleh avait déjà refusé à la dernière minute, mercredi dernier, de signer l’accord de transition. Hier, le président a exigé que l’opposition signe avec lui l’accord, posant ainsi une nouvelle entrave devant ce plan de sortie de crise. «La cérémonie de signature de l’accord doit se dérouler au palais présidentiel en présence de toutes les parties politiques concernées», a affirmé dans un communiqué le parti présidentiel, le Congrès populaire général (CPG). L’accord avait été signé, samedi soir dernier, au domicile d’un dirigeant de l’opposition, qui avait refusé de se rendre au palais présidentiel. La presse n’a pas été conviée à la cérémonie. «La signature à huis-clos ne peut être reconnue, elle reflète de mauvaises intentions à l’égard de l’initiative» du CCG, a estimé le communiqué le parti présidentiel. Dans une déclaration à l’AFP, le porte-parole de l’opposition parlementaire, a affirmé que l’opposition refusait de se rendre au palais présidentiel. Si M. Saleh ne signe pas, «la révolte va s’intensifier et il finira par être chassé du pouvoir», a averti M. Mohamed Qahtan.

La secrétaire d’Etat américaine Hillary Clinton avait appelé M. Saleh à «respecter son engagement» et à quitter le pouvoir.Pour leur part, les monarchies du CCG «ont donné jusqu’à hier en milieu de journée à M. Saleh pour signer», selon l’opposition. D’après un responsable du CCG, le secrétaire général du groupement régional, Abdellatif Zayani, doit «regagner Ryad avec le document signé qu’il soumettra à une réunion extraordinaire des chefs de la diplomatie» des monarchies du Golfe en fin de journée. Le plan, élaboré avec l’aide des Etats-Unis et de l’Union européenne, prévoit la formation par l’opposition d’un gouvernement de réconciliation et la démission un mois plus tard de M. Saleh en échange d’une immunité pour lui-même et pour ses proches, puis une élection présidentielle dans les 60 jours.

Le président Saleh a fini par afficher son refus une énième fois prétextant que le mécanisme d’application de l’accord reste indéfini. Le chef de l’Etat devait normalement signer dimanche dernier cet accord élaboré par le CCG, prévoyant son départ dans un mois, au lendemain de sa signature par l’opposition. «Le président refuse de signer […] avant un accord sur son mécanisme d’application», a justifié le secrétaire général adjoint du Congrès Populaire du parti présidentiel.

G. H./ et agences