La décision controversée de la ville catalane de Vic de refuser de recenser ses immigrés clandestins, comme le prévoit la loi en Espagne, a relancé le débat sur la politique d’immigration du gouvernement, qui craint que cette affaire ne s’étende à d’autres municipalités au moment où ce pays connaît une grave crise économique.
En refusant de les enregistrer comme résidents, cette municipalité du coup les priverait de bénéficier gratuitement des services sociaux comme les soins médicaux et l’éducation, même s’ils sont en situation irrégulière.
Le gouvernement central de Madrid a vite condamné cette initiative, affirmant qu’elle violait la loi et les droits fondamentaux des sans-papiers non enregistrés et menaçant de recourir à la justice si elle était mise à exécution en février prochain, comme le prévoient ses promoteurs.
«C’est illégal et j’espère que l’administration municipale de Vic agira dans le respect de la loi», a affirmé la Secrétaire d’Etat à l’Immigration, Consuelo Rumi, la première responsable espagnole à réagir, avant d’être suivie par plusieurs autres membres du gouvernement espagnol qui ont condamné cette initiative, à l’instar d’ONG de défense des droits de l’homme.
La vice-présidente du gouvernement, Maria Teresa Fernandez de la Vega, a estimé récemment à Barcelone que la mesure était «condamnée à l’échec», ajoutant qu’une communauté se construit «sur le respect des droits et non sur l’exclusion».
Le président du gouvernement, José Luis Rodriguez Zapatero, a rappelé quant à lui les autorités de Vic que «les sans-papiers ont des droits» et que le gouvernement sera «ferme» pour assurer la cohabitation.