Salaires ,Pétrole et finances, secteurs les plus rémunérateurs

Salaires ,Pétrole et finances, secteurs les plus rémunérateurs

petrole-300x173.jpgCe n’est pas pour remuer le couteau dans la plaie, ni pour jeter de l’huile sur le feu par les temps qui courent où le malaise, dans la quête d’une amélioration des conditions socio-économiques, est essentiellement alimenté par le chômage et le sentiment d’injustice sociale, notamment chez les jeunes du Sud, mais les Algériens sont maintenant bien avisés : pour avoir un bon salaire, ils ont tout intérêt à travailler dans les entreprises pétrolières ou dans des établissements financiers.

Et pour cause, selon les résultats d’une enquête de l’Office national des statistiques (ONS) rendus publics hier, les secteurs d’activité les mieux rémunérateurs en Algérie sont ceux des entreprises et sociétés activant dans le pétrole et les services d’hydrocarbures, ainsi que les différentes branches du monde des finances, banques et assurances en l’occurrence. Ainsi, qualifiant le niveau des salaires pratiqués dans ces secteurs de «relativement élevés», l’ONS situera respectivement les rémunérations dans ces secteurs entre 74 800 et 44 900 DA, soit 2,6 et 1,5 fois plus que le salaire net moyen global. Ces écarts de salaire s’expliquent principalement par la particularité des entreprises appartenant à ces secteurs d’activité. Il y a d’une part, les secteurs qui se caractérisent par l’emploi d’un grand nombre de salariés très qualifiés dans les hydrocarbures et les banques, et un système de rémunération spécifique, précisera l’Office.

Salaires inférieurs dans la construction, l’immobilier et les services

Par contre, les secteurs de la construction, de l’immobilier et services aux entreprises se distinguent avec des salaires inférieurs à la moyenne, avec respectivement 22 500 DA et

24 400 DA, soit 77% et 83% du salaire net moyen global, précise encore l’enquête. D’autre part, il y a les secteurs qui affichent une faiblesse relative des salaires due essentiellement à la prédominance du personnel d’exécution important et peu qualifié, note encore l’enquête. Par qualification, les écarts des salaires sont dans certains cas assez élevés. D’une manière globale, un cadre perçoit un salaire net moyen de 55 200 DA contre 34000 DA pour le personnel de maîtrise et 21 600 DA pour un salarié d’exécution. Cette disparité des salaires par qualification est plus marquée dans certaines sections. Ainsi le salaire des ca-dres est plus élevé dans les industries extractives et la santé, avec respectivement 94 400 DA et 56 800 DA. Par contre, dans les secteurs «production, distribution électricité, gaz et eau» et «services collectifs sociaux personnels», les cadres ne perçoivent respectivement que 41 400 DA et 41 700 DA.

Suite aux revalorisations, les salaires en hausse de 9%

Par ailleurs, être cadre dans la Fonction publique est également opportun pour un bon salaire. En effet, selon l’Office, la revalorisation du Salaire national minimum garanti (SNMG) et les augmentations salariales intervenues en 2010 et 2011 ont contribué à la hausse du salaire moyen de toutes les catégories. Soulignant que le niveau des salaires nets du mois de mai 2011 se situait à environ 29 400 DA, il est de 41 200 DA dans le public et de 23 900 DA dans le privé national, indiquera la même source. Ce salaire, poursuivra l’ONS, correspond au montant effectivement perçu par le salarié. Il prend en compte le salaire de base, les primes et indemnités ainsi que les différentes retenus (impôts sur le revenu global -IRG-, sécurité sociale et retraite).

Ainsi, en 2011, les salaires nets mensuels hors agriculture et administration ont augmenté de 9,1% en 2011, contre 7,4% en 2010, selon les conclusions d’une enquête menée par l’ONS.

De ce fait, hormis l’agriculture et l’administration, les hausses les plus fortes sont enregistrées par les secteurs de la santé avec un taux de 16,2%, des finances à 13,6%, et des industries manufacturières à 13,2%. Néanmoins, l’enquête relèvera qu’à l’inverse, l’évolution reste faible dans les secteurs de la production et de la distribution de l’électricité, du gaz et de l’eau avec 3,3% et dans celui de l’immobilier et des services aux entreprises à 4,9%. Par qualification, cette hausse est légèrement au profit des moins qualifiés, à savoir le personnel d’exécution avec plus de 10,4%, par rapport aux agents de maîtrise soit plus de 9,2% et aux cadres soit plus de 6,9%. Le salaire de base reste la principale composante, avec 62% de la rémunération brute totale. Les primes et les indemnités représentent 38%, selon l’enquête réalisée auprès de 969 entreprises, dont 670 publiques et 299 privées de 20 salariés, représentant l’ensemble des activités sauf celles de l’agriculture et l’administration. Cette tendance est maintenue par activité pour la majorité des sections, sauf pour l’activité «hôtels et restaurants» où les proportions du salaire de base et des primes et indemnités sont presque égales, soit 50% dans le secteur public et privé.

Par Lynda N. B.