En 2011, les deux catégories de personnel (les permanents et les non permanents) ont perçu une masse salariale globale de 2213,212 milliards de dinars pour un effectif de 6 704 536 salariés, selon les conclusions d’une enquête réalisée par l’Office national des statistiques (ONS). Et importante indication : 65,3% de la masse salariale, presque les deux-tiers, sont enregistrés dans le secteur public national.
Le public moins regardant sur les dépenses salariales ? Il paie mieux, en tout cas, que le privé, comme on le verra dans l’enquête. En effet, le revenu salarial net moyen mensuel de l’ensemble des salariés, tous secteurs juridiques confondus, s’élevait en 2011 à 29 507 dinars par mois. Il est de 36 084 dinars dans le secteur public et de 22 872 dinars dans le privé. Par ailleurs, la répartition des revenus salariaux par strate géographique révèle un salaire moyen dans le milieu urbain presque égal au salaire moyen global en milieu rural.
Le salaire net moyen des permanents est de 35 856 dinars, soit 1,5 fois celui des non permanents et de 1,2 fois le salaire moyen global. En revanche, la structure des effectifs est majoritaire pour les non permanents par rapport aux permanents, soit 52,9% contre 47,1%. L’enquête souligne également que plus de deux-tiers du personnel salarié sont concentrés dans le milieu urbain. Le revenu salarial moyen global des femmes en 2011 était, lui, de 33 900 dinars, soit de 1,2 fois celui des hommes qui touchaient 28 687 dinars.
Il en résulte un différentiel minime qui est en fait lié en partie à la structure globale des effectifs de salariés par qualification : les femmes, qui ne représentent que 15,7% des occupés, comptent 44,4% d’universitaires ; alors que les hommes représentent 84,3% des salariés, dont 10,7% seulement ont un niveau d’instruction supérieur. Le niveau des salaires augmente sensiblement avec l’âge du salarié. Cela est lié au fait que les salariés d’un âge avancé disposent d’une plus grande expérience et accèdent à des postes de responsabilité. Ainsi, la tranche d’âge des moins de 25 ans, dont la majorité est constituée de nouvelles recrues, ont un salaire net moyen de 25 036 dinars. 42,5% des effectifs appartiennent à la tranche d’âge 25-39 ans et touchent en moyenne un salaire mensuel de 29 474 dinars, soit l’équivalent du salaire moyen global (99%). La dernière tranche est celle des salariés âgés de 50 ans et plus. Elle est relativement la mieux rémunérée, avec un salaire moyen net de 32 812 dinars, ceci pourrait s’expliquer par l’ancienneté et l’accès aux postes de responsabilité.
Dans un autre chapitre, l’enquête de l’ONS met en relief des secteurs rémunérateurs. Globalement, et par activité, les salaires moyens mensuels les plus élevés sont dans les industries extractives (production et services d’hydrocarbures, mines et carrières) et les activités financières avec respectivement 59 064 dinars et 40 394 dinars, soit le double et 1,4 fois le salaire net moyen global. La présente enquête livre une compilation de données aussi intéressantes les unes que les autres, sur les dépenses de consommation et le niveau de vie des ménages. L’enquête a duré une année entière, menée sur le terrain auprès d’un échantillon représentatif de 12 150 ménages algériens, répartis sur l’ensemble du territoire national.
Les revenus font partie d’un certain nombre d’indicateurs indispensables à travers lesquels on peut évaluer le niveau de vie des ménages.
Entre autres objectifs assignés à cette enquête : identifier les différentes sources de revenus des ménages et avoir une estimation de ses composantes, analyser les revenus salariaux pour donner un aperçu sur les niveaux des rémunérations mensuelles des salariés permanents et non permanents. La notion de revenu salarial consignée dans cette étude correspond au montant mensuel net (y compris les primes et indemnités) issu d’une activité principale, perçu par un personnel ayant effectué une activité salariale durant les douze derniers mois.