Un délai allant jusqu’au mois de mai a été fixé pour l’achèvement des négociations portant sur l’augmentation des salaires dans le secteur économique privé, a indiqué dimanche à Alger le secrétaire général de l’Union générale des travailleurs algériens (UGTA), M. Abdelmadjid Sidi Saïd.
« L’équipe technique a jusqu’au mois de mai pour arriver à des accords portant augmentation des salaires. Cette révision pourrait également nous amener à revoir l’aspect législatif, dans le cadre du nouveau code du travail », a déclaré M. Sidi Saïd lors de l’installation de la Commission de la révision de la convention collective cadre du secteur économique privé.
Les présidents de la Confédération générale des entreprises algériennes (CGEA), M. Habib Yousfi, la Confédération nationale du patronat algérien (CNPA), M. Mohamed Saïd Naït Abdelaziz, la Confédération algérienne du patronat (CAP), M. Boualem M’Rakach, et la Confédération des industriels et producteurs algériens (CIPA), M. M’Hani Abdelaziz, ont pris part à cette réunion.
M. Sidi Saïd a relevé, en cette occasion, l’importance de sauvegarder l’emploi, améliorer le pouvoir d’achat des travailleurs et protéger l’économie nationale. Il a, en outre, lancé un appel aux patrons des journaux privés à s’associer à cette initiative, fruit des travaux de la dernière tripartite (gouvernement-UGTA-patronat) et négocier les salaires des journalistes avec la Fédération nationale des journalistes algériens (FNJA).
Le patron de la centrale syndicale a réitéré, d’autre part, le soutien de son organisation à la Loi de finances complémentaire (LFC) 2009 et la Loi de finances 2010.
« Il y a une nouvelle dynamique économique nationale initiée par le président Abdelaziz Bouteflika et des avancées énormes sont enregistrées dans ce sens.
Nous devons mettre de côté tout ce qui peut nous séparer et apporter notre soutien à toutes les mesures à même de renforcer l’économie nationale », a affirmé M.Sidi Saïd. Il a, dans ce cadre, mis en exergue « la volonté collective de donner à l’économie nationale un nouveau souffle » et oeuvrer à son « épanouissement ».
« La crise économique et sociale qui a touché le monde nous incite à tout faire pour protéger notre économie nationale et la développer », a-t-il ajouté.
« Lorsque nous avions besoin de la solidarité internationale, toutes les portes nous ont été fermées et, maintenant, on nous reproche de vouloir protéger notre économie », a-t-il souligné à propos des critiques qui ont ciblé la LFC 2009, estimant que ces reproches dénotent un « esprit néocolonialiste toujours présent ».
« Nous revendiquons et réclamons au gouvernement de fermer le robinet aux importations de certains produits de consommation qui ne sont pas indispensables », a-t-il affirmé, appelant à remettre en oeuvre les « instruments de régulation ».
Pour le secrétaire général de l’UGTA, il est « inadmissible » d’accepter l’importation de ce qui peut être produit localement.
« Nous avons importé jusqu’à 39 milliards de dollars en 2008, dont 818 millions de dollars pour l’électroménager », a-t-il rappelé. « L’Algérie dispose de deux usines publiques et deux autres privées qui peuvent satisfaire le marché national » dans ce domaine, a-t-il poursuivi.
Le président de la CAP, M. Boualem M’Rakach a estimé, pour sa part, qu’il est possible de trouver des solutions aux questions posées aux entreprises, particulièrement celle relative aux salaires, qui est, a-t-il dit, « une préoccupation de tous ».
« Il faut trouver une voie et une démarche pour l’avenir et pour la protection de l’entreprise économique privée ainsi que sa production », a affirmé M. M’Rakach, ajoutant que « consolider l’économie nationale veut dire compter sur soit-même ».
Le patron de la CNPA, M. Mohamed Saïd Naït Abdelaziz, a appelé ses pairs à « serrer les rangs et remettre sur les rails l’économie nationale », se félicitant que le dialogue soit « amorcé dans le bon sens ».
Il a relevé, toutefois, « l’importance de trouver des mécanismes pour ne pas bloquer l’entreprise », exprimant à son tour son soutien aux dispositions de la Loi de finances complémentaire 2009.
De son côté, le président de la CIPA, M. Abdelaziz M’Hani a souligné que la dernière tripartite a ravivé « l’espoir » quant à l’avenir de l’économie nationale », mettant l’accent, lui aussi, sur l’importance de sauvegarder l’emploi.
Il a noté, dans ce contexte, que le chiffre actuel de 330.000 PME en Algérie est en deçà des possibilités existantes, estimant que l’on peut atteindre le chiffre d’un million de PME.
Il a tenu également à exprimer son appui aux décisions du gouvernement dans le cadre des négociations avec l’UE et l’OMC et en matière de libre circulation des personnes.
Le patron de la CGEA, M. Habib Yousfi, a, quant à lui, salué le contenu de la LFC 2009 qui va dans le sens, a-t-il indiqué, du soutien à l’économie nationale et sa promotion, faisant part de la disponibilité du patronat à participer pleinement à son développement et à créer ainsi de l’emploi.
Agences