Salah Mouhoubi, docteur en économie et ancien cadre de la Banque d’Algérie, affirme sans ambages qu’il est impératif pour l’Algérie de disposer de l’épargne de la devise auprès de notre communauté basée à l’étranger.
«L’Algérie dispose d’une importante communauté basée à l’étranger et notre pays devra encourager l’épargne de la devise auprès de celle-ci dans l’objectif de mieux développer le pays», dira-t-il. Pour ce faire, la première condition sine qua non mise en l’avant par l’économiste Mouhoubi a trait au renforcement de la lutte contre le marché informel de la devise car, selon lui, «tout ce qui est informel constitue un véritable cancer pour notre économie nationale».
La seconde condition édictée par notre interlocuteur est liée à la nécessité de mettre en place des structures adéquates qu’il faudrait implanter à l’étranger en vue justement de faciliter les opérations de transfert de la devise.
En d’autres termes, il est donc nécessaire pour les banques algériennes de se doter de guichets opérationnels basés à l’étranger.
Et ce n’est pas tout. En effet, pour bien réussir l’opération de transfert de devises, M. Mouhoubi a fait part de l’exigence d’une meilleure adaptation du système bancaire algérien à cette finalité.
Une adaptation devant inclure entres autres une meilleure célérité des opérations de transfert, insiste-t-il.
Ce dernier fera savoir aussi que dans le sillage de l’adaptation évoquée qu’il est préférable pour les banques algériennes de rémunérer les dépôts en devises effectués dans les comptes se trouvant à leur niveau, tout comme il serait judicieux, selon notre interlocuteur, de faciliter les opérations d’investissement en devises en Algérie.
M. Mouhoubi rappellera, par ailleurs, que l’Algérie a tenté durant les années 70 de capter la devise auprès de la communauté algérienne basée à l’étranger et notamment en France où il y a eu institution d’un établissement financier dénommé l’Union méditerranéenne des banques, spécifiquement créée au profit de la communauté algérienne.
«Malheureusement, cette banque a fermé ses portes au milieu des années 80», se désole encore M. Mouhoubi.
Par Karim Aoudia