Le Temps d’Algérie : Que pensez-vous des dernières opérations entreprises pour l’éradication des marchés informels ?
Dr Salah Mouhoubi : L’Etat ne pouvait pas rester inactif devant la prolifération du commerce informel. Dans la majorité de nos villes, des espaces entiers ont été envahis.
Le commerce informel s’est beaucoup développé entrainant avec lui des problèmes d’hygiène et d’insécurité. Le commerce informel représente une concurrence déloyale au commerce traditionnel.
Il est tout à fait normal que l’Etat soit intervenu pour éradiquer les marchés informels. Toutefois, il faudrait réinsérer les jeunes dans le circuit formel. Dans ce cadre, les pouvoirs publics doivent lancer des initiatives pour les introduire dans l’économie réelle.
Que peut prévoir l’Etat pour insérer les jeunes en question ?
Il faut en premier lieu être objectif. Il est à noter que les secteurs du bâtiment et de l’agriculture sont pourvoyeurs d’emplois. Nos jeunes hésitent à aller travailler sur les chantiers ou sur les champs. Donc, ce n’est pas un problème d’emplois, puisque ces derniers existent. Il suffit de consulter les entrepreneurs pour constater le besoin énorme en matière de main d’œuvre.
Malheureusement, beaucoup de nos jeunes préfèrent la voie facile, à savoir entreprendre un commerce dans l’informel. Cela n’est pas tolérable dans un pays qui aspire à se développer, qui en même temps fait appel à la main d’œuvre étrangère. Donc, je pense que les jeunes ont intérêt à trouver leur avenir dans un emploi stable, qui leur assure une couverture sociale et aussi leur retraite.
Les grossistes sont-ils concernés par ces actions d’éradication ?
Oui. Bien sûr. Les pouvoirs publics doivent réguler l’économie nationale. Il y a effectivement des lacunes. L’Etat doit réprimander à la source. Le grossiste n’a pas à vendre au premier venu. Le client de ce dernier doit posséder un registre du commerce. Le grossiste doit également refuser les payements en espèces et ce, pour qu’il y ait plus de transparence.
Propos recueillis par Mehdi Bsikri