La déclaration du député socialiste Malek Boutih dans le magazine l’Obs, du 7 avril, selon laquelle « le salafisme a gagné la bataille idéologique et culturelle de l’Islam en France alors que nous menons un combat quotidien et sans relâche contre cette infime minorité qui prêche la haine et la violence dans notre pays » a fait sortir de ses gonds le président de l’Observatoire français contre l’islamophobie, Abdellah Zekri.
Ce dernier a fait part de sa « stupéfaction » au sujet de la critique du port du voile par le député Boutih précisant que « nous sommes dans un pays démocratique et que la Loi s’applique à celles qui portent le voile intégral et non à celles qui ont le visage découvert. » Et de préciser que le député en question « n’est pas sans savoir que la laïcité ne s’immisce pas dans la tenue vestimentaire de la femme .»
le responsable de l’observatoire contre l’islamophobie réfute le fait que les responsables musulmans en France soient sous la pression des salafistes et craignent même des représailles de leurs parts.« Je suis musulman pratiquant qui milite pour le Bien Vivre-ensemble depuis des années et je n’ai ni à craindre des salafistes ni des intégristes de tout bord y compris certains politiques qui passent leur temps à diviser les français pour faire oublier les problèmes économiques et sociaux, particulièrement dans les banlieues délaissées », rétorque-t-il.
« Pas de leçons M. Boutif », clame Abdellah Zekri qui rappelle qu’il est parmi les premiers responsables musulmans à avoir déclaré haut et fort à travers les médias la fermeture des mosquées salafistes qui ne respectent pas les valeurs de la République. Selon lui, cette nouvelle montée d’islamophobie, comme réplique de attentats du 13 novembre dernier, ne serait que l’expression d’une « surenchère médiatique de la part de certaines personnalités publiques qui par leurs déclarations intempestives font le jeu des recruteurs de Daesh .»
Et de citer à ce propos Elizabetth Badinter dont le dernier livre « Business woman-philosophe », « est la parfaite illustration de la contradiction de ces personnalités médiatiques .»