Saison estivale: Sales sont nos plages!

Saison estivale:  Sales sont nos plages!

La Sirène était connue comme un endroit où les estivants venaient en masse pour profiter de sa fraîcheur et de sa beauté en tant que plage familiale. La Sirène ne reflète plus hélas, son nom. Cette dernière est complètement dénaturée, voire écornée.

La saison estivale semble être bel et bien ratée, nos plages laissent à désirer, le minimum de civisme est inexistant. Et dans tout ça, les collectivités locales et ce que l’on appelle société civile à travers ses «associations», sont dans une logique qui ne peut être que négative, voire même de complicité.

La capitale connaît une situation désastreuse en matière de prise en charge réelle de ses plages. Pour ainsi dire, les plages réservées à la baignade sont très sales, pour ne pas dire polluées. Cela est devenu une coutume, sans que les concernés par cette situation soient secoués ou essayent d’agir pour stopper cette «hécatombe» qui se fait imposer sur nos plages au vu et au su de tout le monde.

Le déplacement effectué sur quelques plages de l’Algérois nous renseigne sur la réalité intrinsèque qui caractérise ces espaces censés être des havres de paix et de villégiature par excellence pour les estivants qui préfèrent passer leur saison estivale à savourer et apprécier la côte algéroise à travers ses plages.

On ne peut pas ne pas parler de cette dégradation qui se fait sentir dans nos plages, cela est plus que saillant et imposant. On veut bien chercher un élément qui coupe court avec la sinistrose ambiante qui est devenue la caractéristique propre de nos plages.

La Sirène ou l’agonie d’un joyau…

La plage la Sirène était connue comme un endroit où les estivants venaient en masse pour profiter de sa fraîcheur et de sa beauté en tant que plage familiale.

La Sirène ne reflète pas hélas, son nom. Cette dernière est complètement dénaturée, voire écornée. Elle offre une image d’un espace où l’insalubrité s’impose comme critère et repère. Ce joyau qui faisait jadis le bonheur de ses habitants et de ceux qui venaient de loin pour s’y permettre une baignade, est aujourd’hui livré à toute sorte de saletés et autres fléaux relevant de l’incivilité.

A titre de repères, la plage la Sirène est située dans la commune de Bordj El Kiffan, elle donne sur le côté est de la baie d’Alger offrant de la sorte un paysage ensorcelant et envoûtant. D’un point de vue site naturel, la Sirène garde encore les traits d’une plage splendide et féerique, mais ce qui dé-

sagrège son attirance et sa célébrité, c’est son état d’abandon qui semble voulu par tout le monde, que ce soit les collectivités locales ou les estivants eux-mêmes, qui ne se sentent pas du tout concernés par la mise en valeur de ce patrimoine pour qu’il soit sauvegardé au profit des générations futures.

On ne peut comprendre le fait que des gens viennent très nombreux pour passer presque une journée dans cette plage sans se préoccuper de l’élément le plus essentiel de ce rituel estival qui est d’abord et avant tout, la propreté et la salubrité publiques.

Le paradoxe est que tout le monde se complait dans cette espèce de situation qui est devenue presque «normale» aux yeux de chacun. C’est ce qui ressort des propos exprimés par des estivants eux-mêmes en ayant la certitude que ce qu’ils avancent comme appréciations représente la conception qu’il faut suivre. D’ailleurs, c’est le cas d’un estivant, à peine la cinquantaine atteinte, venu avec ses trois enfants à la plage la Sirène pour fuir la canicule qui taraude leurs esprits.

Cet homme considère que c’est normal de «jeter les ordures, quand les agents de la commune ne font pas leur boulot et ne nettoient pas et qu’ils ne mettent pas des poubelles pour faciliter la tâche aux estivants», répond ce père de famille qui semble convaincu que le problème de cette saleté ne relève pas en premier lieu des gestes que les estivants devraient apprendre pour ne pas altérer l’harmonie de l’écosystème et la sauvegarde de la nature de cette plage, à savoir la Sirène.

C’est facile de décrire l’état piteux et lamentable de ce qui est appelé «Sirène», alors que la plage est plongée dans une spirale de saleté à mille façades, sans coup férir.

La Sirène ressemble à une espèce de conglomérat où les amas en plastique et toutes sortes d’objets sont visibles sur ses bordures, elle qui souffre sans pour autant que les concernés par cette situation soient audibles à cette réalité amère dans laquelle est empêtrée ce qui jadis était appelé communément, la Sirène.

A cette scène s’ajoute une autre plus lamentable et décevante encore, celle des eaux usées qui sortent d’une canalisation vétuste et qui va derechef à la plage sans que les estivants se soucient outre mesure quant à l’état de délabrement de l’environnement immédiat de la plage la Sirène.

Le Bateau-cassé ou comment agresser la nature

Une autre plage qui n’est pas loin de la Sirène, porte un nom qui remonte à la période de la Seconde Guerre mondiale (1939-1945) «Bateau-cassé».

Effectivement, il y a une épave qui est toujours exposée sur le rivage de l’endroit qui était appelé dans le temps, le Fort-de- Stamboul ce qui révèle que l’endroit est pétri de repères historiques et chargé d’évènements qui font de lui un lieu où l’histoire est bel et bien dans un état de sommeil profond et qu’elle attend celui qui la réveillera.

Parallèlement à l’histoire de cet endroit, il y a aussi une espèce de réalité qui coupe court avec l’aspect ordinaire des choses. La caractéristique qui se fait exprimer de façon «ostentatoire», c’est la quantité des détritus qui s’exhibent avec force au premier venu à cet endroit.

La saison estivale ne semble pas connaître une forme propre quant à l’exploit que cela pourraitexprimer par la présence des gens qui apprécie la grande bleue.

Au Bateau-cassé rien ne présage une situation d’administration quant à la plage et la baignade. Les collectivités locales arborent une plaque signalant que la baignade est autorisée, alors si on doit s’atteler à énumérer les impertinences et les imperfections de cet espace érigé par la force des choses en une plage autorisée à la baignade, on pourrait tout de suite réfléchir à des mesures pour que cette plage soit fermée aux estivants.

La couleur de la mer renseigne sur les déchets qui se font renforcer davantage là-bas, les eaux usées qui émanent des usines et des cités environnantes sont plus que visibles. Et le plus beau dans tout ça, c’est que tout le monde se plaît dans ce décor fait de détritus, d’amas et de bouteilles en plastique qui sont présentes en force jusqu’à ce que parfois ces bouteilles constituent une couche solide donnant l’impression que ce n’est plus de l’eau de mer qu’il s’agit, mais bel et bien d’une déferlante en plastique.

Le Bateau-cassé donne l’impression d’une plage qui a cessé d’exister par la force destructrice de l’homme et des politiques qui ne font qu’aggraver davantage la situation.

L’indifférence des gens fait que même cette saleté et cette pollution à ciel ouvert n’interpellent plus les citoyens quant à l’urgence d’une intervention pour mettre un terme à cette situation qui menace la santé publique et l’écosystème marin.

La question de la propreté des plages de l’Algérois renvoie maintenant à un plan de sauvetage d’urgence, pour ainsi dire, un plan qui interviendrait in extremis pour sauver rapidement notre flore qui est livrée au «néo-vandalisme» de l’incivilité et de la médiocrité ambiante qui s’érigent en une loi chez nous.

Le mouvement associatif, cette chimère de trop

Le cas de Bateau-cassé, montre on ne peut plus clairement que le rôle de la société civile est quasiment inexistant, si ce n’est pour la forme et aussi un piédestal pour réaliser des desseins politiques. Le mouvement associatif se plaît dans le rôle de donneur de leçons, surtout dans les médias pour se faire passer pour un élément propulseur d’énergie. Alors, ce n’est qu’une démarche qui d’ailleurs ne s’inscrit pas dans une perspective qui tient compte de la stratégie, mais surtout obéit à des circonstances plus qu’à autre chose.

L’état de dégradation des plages de l’Algérois et la situation insoutenable dans laquelle elles sont plongées est de la responsabilité de tous, mais seulement, il faut que les choses soient précises, la commune qui est une structure de décision au niveau d’une circonscription bien délimitée ne joue pas son rôle le plus élémentaire, à savoir d’assurer la salubrité et la propreté publiques.

Les plages relèvent de la compétence des communes auxquelles elles appartiennent. Sachant très bien que la saison estivale doit être préparée d’avance, ceci n’est pas le cas des responsables de nos collectivités locales à commencer par la première cellule de ces collectivités qui est la commune.

La hantise pourchasse nos plages à cause de la négligence sciemment entretenue par nos responsables et les semblants élus qui ne se soucient pas de la chose publique qui reste au demeurant le parent pauvre de leurs préoccupations!!

Le constat qui se dégage par rapport aux plages de l’Algérois en général et celles d’Alger-Est en particulier, est plus que désastreux.

Le cas de la Sirène et le Bateau-cassé comme plages, renseigne sur les dégâts qui sont perpétrés contre la nature et aussi contre l’espace vital du citoyen, à savoir le vivre ensemble qui est devenu plus que’hostile, laid et hideux. C’est un spectacle plus qu’insoutenable ce qui arrive à nos plages, c’est une horreur à répétition au vu et au su de tous les responsables de cette descente abyssale de nos plages livrées au chaos humain et ses conséquences néfastes sur l’écosystème à moyen terme.

Il est temps que les pouvoirs publics interviennent pour arrêter ce crime qui se propage telle une traînée de poudre sur les plages de l’Algérois. Cette situation n’arrange pas et ne sert pas l’image d’une capitale censée être la vraie vitrine de la République.