Un manque d’hygiène dans toute la ville, une situation à laquelle s’ajoutent l’absence de commodités dans certains hôtels et la cherté des prix au niveau des restaurants.
Seul élément positif, la sécurité dans les places et lieux publics, liée à la mise en place d’un plan sécuritaire rigoureux, au bonheur des estivants. C’est dire que les vacanciers deviennent de moins en moins nombreux au niveau d’une wilaya réputée par la splendeur de ses plages, ses sites touristiques, ses infrastructures d’accueil, ainsi que sa beauté, mais surtout l’hospitalité de ses habitants. Par contre, un flux incessant a convergé vers d’autres wilayas côtières telles Skikda et Jenjen. Ces villes ont connu un nombre impressionnant de vacanciers habitués de la corniche bônoise.
Ces derniers ont battu tous les records cette année en matière d’afflux. Ceci nonobstant la ruée des estivants vers d’autres villes touristiques du pays, à l’image de Collo, Béjaïa, pour ne citer que les plus proches villes de la wilaya de Annaba. Ce phénomène d’attirance vers les autres villes côtières du pays est dû à plusieurs raisons. La première et non des moindres, les prix affichés au niveau des hôtels qui défient toute concurrence. A raison de 8000 DA, vous pouvez passer une nuit en demi-pension complète dans un hôtel de votre choix, or dans un hôtel à Annaba, la chambre à elle seule, coûte entre 10.000 et 14.000 DA.
Avec ces prix excessifs, le client souffre de plusieurs incommodités dont la mauvaise literie, le manque d’eau courante et autres prestations essentielles. Par contre, dans les autres wilayas, on est trop pointilleux sur l’accueil, les commodités requises et la qualité des prestations. Il est vrai que les ressources essentielles de ces wilayas sont autres que le tourisme, mais il n’en demeure pas moins que les acteurs de ce secteur ont aussi l’art et la manière de soutirer jusqu’au dernier sou économisé par le client, avec sourire et délicatesse.
C’est ce que l’on appelle «l’art et le doigté du métier», qui ne sont pas encore de notre acabit à Annaba. Mais néanmoins, et pour le prix que paye le vacancier, les professionnels du tourisme à Annaba se doivent d’assurer le minimum de commodité. Car payer un plat de matsagounes (crevette royale) à 3000 DA, ou une chambre à 8000 DA, sans eau, relève d’une inconscience caractérisée. De l’avis d’un touriste étranger rencontré dans un hôtel de Annaba, on peut mieux faire, avec en avant-propos, la beauté et la splendeur de la faune et la flore de la wilaya. L’interlocu-teur a laissé entendre qu’il suffisait juste d’un peu d’organisation dans les structures d’accueil en faisant appel à de véritables professionnels en matière de tourisme.
Le touriste, la cinquantaine, originaire de Grande-Bretagne, nous confie qu’il a visité plusieurs pays du monde, mais des endroits tels que ceux de Chetaïbi, Aïn Barbar, Seraïdi et Annaba, pour ne citer que l’Est algérien, sont fabuleux à plus d’un titre. «Des merveilles de ce genre sont vraiment rares de nos jours. Le même avis de cet homme originaire du palais impérial Topkapi en Turquie, venu découvrir pour la première fois, la ville de saint Augustin. Notre interlocuteur en connaît un bout sur le sujet. Lui, dont le pays est l’un des plus touristiques de la planète est vraiment déçu par le délaissement du tourisme dans cette wilaya aux mille et une potentialités, pourtant potentielle pourvoyeuse de devises fortes.
L’autre cause du ratage de cette saison estivale à Annaba, réside dans le fait, que les autres villes côtières de l’est du pays, en l’occurrence Skikda, Jijel et Béjaïa, ont cessé de broyer leur pain noir.
Dans ces villes, il n’y a plus de contestation ni d’émeutes et c’est tant mieux pour l’industrie touristique et l’économie de ses villes de rêve grâce à l’absorption du fort taux de chômage. Ces contrées montagneuses ne sont plus le fief des terroristes qui semblent bien avoir été matés par l’ANP. Ces villes renaissent à la vie et connaissent une affluence considérable d’estivants campeurs et en famille.
Ces régions connaissent une accalmie bien méritée. Les responsables du tourisme à Annaba, toutes activités et secteurs confondus, se doivent de tirer les leçons pour l’avenir, car cette saison estivale qui a tiré sa révérence avec la rentrée des classes, fut l’une des plus désastreuses, qu’ait connues la ville aux mille atouts touristiques.