Les services de la Gendarmerie nationale ont intercepté, le 27 juin dernier, une cargaison de cocaïne d’une ampleur exceptionnelle. L’opération s’est déroulée à Hassi Lefhal, dans la wilaya d’El M’Ghair, où une brigade du groupement territorial a procédé à la fouille minutieuse d’un poids lourd suspect circulant sur la Route nationale n°1. La fouille a permis de découvrir 54,775 kilogrammes de cocaïne, dissimulés avec soin. La drogue provenait de l’extrême sud algérien et était destinée à être écoulée dans les wilayas du centre du pays.
Le conducteur du camion, identifié sous les initiales M.A.M., a été immédiatement arrêté. Les premières investigations ont révélé qu’il opérait pour le compte d’une organisation criminelle structurée, spécialisée dans le trafic de stupéfiants à grande échelle. Les autorités ont rapidement élargi les investigations afin d’identifier tous les membres impliqués.
Un mandat de dépôt délivré, l’enquête se poursuit pour démanteler le réseau
Le parquet du pôle pénal spécialisé de Ouargla a présenté le mis en cause ce jeudi 3 juillet. Le juge d’instruction l’a entendu et a ordonné son placement en détention provisoire.
Les autorités le poursuivent pour plusieurs chefs d’inculpation, notamment la détention et le transport illégal de drogues dures dans le cadre d’une bande organisée, la contrebande à haut risque, l’atteinte à la santé publique, ainsi que le faux et l’usage de faux dans des documents administratifs.
Selon le communiqué du parquet, les investigations se poursuivent donc activement pour interpeller tous les membres de ce réseau, dont les ramifications pourraient s’étendre à plusieurs régions du pays. Les autorités entendent alors aller jusqu’au bout de cette affaire, qualifiée de « menace grave pour la santé publique et l’ordre économique national ».
Sécurité en Algérie : où en est-on en 2025 ?
Entre sentiment de tranquillité en journée et préoccupations persistantes, la sécurité reste alors un enjeu central pour les Algériens. Les derniers chiffres de Numbeo sur la criminalité en 2025 éclairent les tendances à Alger et en Afrique.
Selon les données de Numbeo, l’indice de criminalité à Alger a suivi une trajectoire ascendante ces dernières années : 49,99 en 2020, 50,03 en 2021, puis 53,25 en 2022. En 2025, il s’établit à 51,28, un niveau jugé « modéré », mais révélateur de défis persistants comme la corruption (77,27) et le trafic de drogues (65,07).
Certaines menaces restent donc préoccupantes : vols (56,38) et agressions (48,07) sont encore largement signalés. Toutefois, la sécurité perçue en journée reste relativement élevée (65,11), ce qui témoigne d’un climat apaisé dans plusieurs espaces publics.
Classement africain : Alger dans le top 5 des villes les plus sûres
Dans le classement Numbeo des villes africaines les moins touchées par la criminalité, Alger se place donc 5ᵉ, derrière :
Alexandrie, Égypte (45,41)
Tunis, Tunisie (48,49)
Addis-Abeba, Éthiopie (50,08)
Le Caire, Égypte (50,55)
Alger, Algérie (51,28)
Cela place la capitale algérienne devant Casablanca (55,59), Nairobi (59,70) ou Harare (61,45), villes où la criminalité est plus marquée. Avec un indice de 51,28, Alger figure parmi les villes à criminalité modérée. Elle reste loin derrière Caracas (83,60) ou Port Moresby (80,30), mais se situe entre Paris (55,41) et New York (49,22).
L’indice de sécurité d’Alger est alors estimé à 48,72, un score correct, mais encore en deçà des standards des villes les plus sûres au monde, comme Abu Dhabi (15,49) ou Doha (15,79).
En 2025, l’Algérie occupe une position intermédiaire sur le plan sécuritaire. Si Alger figure parmi les capitales africaines les plus sûres, les tensions liées à la corruption, au trafic et à la délinquance ordinaire ne faiblissent pas. Ces données rappellent l’urgence de politiques publiques plus efficaces pour enrayer les causes profondes de l’insécurité.