Saisie d’un millier de cartes d’électeurs à la permanence du msp de oued rlélat : Le silence inquiétant de la Hiise

Saisie d’un millier de cartes d’électeurs à la permanence du msp de oued  rlélat : Le silence inquiétant de la Hiise
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L’affaire de Oued Tlélat ternit l’image du MSP et ce dernier tente juste de la minimiser ou même de l’ignorer. Est-ce là la bonne attitude à adopter lorsqu’on n’a rien à se reprocher?

La Haute Instance indépendante de surveillance des élections (Hiise) ne devrait-elle pas se saisir de l’affaire des 1000 cartes d’électeurs trouvés dans la permanence du Mouvement de la société pour la paix (MSP) à Oued Tlélat? Créée en 2016 et composée de magistrats et de compétences indépendantes, cette instance qui a la charge de veiller à la transparence et à la probité des élections, depuis la convocation du corps électoral jusqu’à la proclamation des résultats provisoires du scrutin, ne devait-elle pas au moins annoncer dans un communiqué l’ouverture d’une enquête à ce propos? Plus de quarante-huit heures après l’éclatement de cette affaire, rien n’a été fait alors que l’instance dispose de larges pouvoirs dont, notamment celui de demander au parquet la réquisition de la force publique ou de le saisir de faits constatés susceptibles de revêtir un caractère pénal ainsi que le pouvoir de saisir les pouvoirs publics et les candidats de toute carence ou dépassement. Pour le moment, il apparaît que Abdelwahab Derbal et son équipe ne sont pas inquiets de l’«errance» des cartes des électeurs. C’est le cas également du MSP. La saisie de 1000 cartes d’électeurs dans la permanence de ce parti à Oued Tlélat à Oran est-elle donc un épiphénomène? Une information insignifiante au point où la direction du parti n’en soit même pas informée? Au point où le premier responsable de cette formation politique ignore l’existence même de l’incident, plus de quarante-huit heures après qu’il eut fait la Une de la presse nationale? Ces questions méritent d’être posées car les 1000 cartes saisies l’ont bien été en pleine campagne électorale et il est incompréhensible de croire qu’un tel incident ne soit pas transmis à la hiérarchie. Mais cette incompréhension ne peut pas faire le poids devant la certitude affichée par Abdelmadjid Ménasra. Contacté par téléphone hier, le président du MSP est catégorique «je ne suis pas au courant de cette affaire». Et par conséquent «je ne peux pas vous répondre sur quelque chose que j’ignore» a-t-il ajouté. «Je suis sur la route et je me dirige vers Oran. A mon arrivée, je vais m’enquérir sur cette affaire» a précisé Ménasra qui rentrait de Maghnia où il avait, la veille, animé un meeting à la salle «Douniazed». Agacé par l’information qui jette le doute sur la crédibilité et les intentions des militants du parti quant au déroulement de l’opération du vote dans la transparence et la légalité la plus totale, Abdelmadjid Ménasra va se lâcher. «Les militants du MSP ne savent pas frauder et nous ne permettons pas la fraude» dit-il sèchement avant de se demander les raisons qui poussent une certaine presse à chercher «les poux sur la tête d’un chauve». «Pourquoi cherche-t-on à ternir l’image de l’opposition?» va se demander le patron du MSP non sans laisser entendre qu’il s’agit là d’une attaque dirigée contre son parti. Et pourtant, il faut dire que même s’il s’agit d’une attaque dirigée contre le parti de Abdelmadjid Ménasra en ces temps de campagne électorale où les «coups bas» sont monnaie courante entre les candidats des différentes formations politiques et même si personne n’a le droit de mettre en doute la parole du président du MSP, il n’empêche qu’il est difficile de croire que l’affaire de Oued Tlélat, largement médiatisée, n’a pas été au coeur des discussions des dirigeants du parti. Et si c’est bien le cas, l’attitude adoptée par le président du MSP jetterait du discrédit sur la formation politique plus qu’elle ne la positionnerait dans un statut de victime. Pour revenir à l’affaire de Oued Tlélat, il y a lieu de rappeler que selon un quotidien national, un millier de cartes d’électeurs ont été saisies dans la permanence du MSP à Oued Tlélat, à Oran. C’est à la suite d’un appel anonyme qui a alerté le président de l’APC par intérim de Oued Tlélat que ce dernier s’est rendu au siège de la permanence, accompagné des services de sécurité, où il a pu récupérer les cartes d’électeurs. Il s’agit de cartes élaborées pour les citoyens dernièrement relogés au pôle urbain, qui auraient été remises par la préposée au bureau des élections au niveau de l’APC à un membre du comité de quartier afin de les distribuer! L’administration recourt-elle à un citoyen pour distribuer des cartes d’électeurs? sûrement pas. Dans le cas où une complicité est confirmée prouvant que c’est bien le MSP de Oued Tlélat qui a comploté pour obtenir le millier de cartes d’électeurs, il y a lieu de se demander, de quelle manière pouvait-il utiliser ces cartes surtout que pour toute opération de vote, en plus de la carte d’électeur, une pièce d’identité est exigée. Sauf si l’arnaque est à une échelle beaucoup plus grande et que la complicité va s’étendre jusqu’aux responsables des bureaux de vote, non encore désignés! Seule l’enquête pourra déterminer les tenants et aboutissants de cette affaire qui prend des allures de scandale car, faut-il le souligner, le MSP s’est toujours inscrit dans une lutte sans merci contre la fraude. Pas plus tard que samedi dernier et devant une assistance nombreuse, le président du MSP a appelé les militants de sa formation politique et les sympathisants à se mobiliser «intensivement» pour assurer la surveillance des urnes le jour des élections locales, affirmant que cette action constituerait «un obstacle à toute tentative de fraude». L’affaire de Oued Tlélat terne l’image du MSP et ce dernier tente juste de la minimiser ou même de l’ignorer. Est-ce là la bonne attitude à adopter lorsqu’on n’a rien à se reprocher?