Saisie des biens des oligarques : les révélations de l’affaire

Saisie des biens des oligarques : les révélations de l’affaire

Les procès de corruption s’enchaînent depuis maintenant plus de deux ans, impliquant plusieurs hauts fonctionnaires et hommes d’affaires du temps de l’ancien Président de la République, Abdelaziz Bouteflika. 

Depuis février dernier, la justice algérienne a accéléré la cadence et a lancé une grande opération de perquisition, mise sous scellés et confiscation des biens appartenant à d’anciens hauts fonctionnaires et hommes d’affaires pour leur implication dans les affaires de corruption et de blanchiment d’argent, il s’agit entre autres d’Ahmed Ouyahia, Abdelmalek Sellal, Ali Haddad, Mahieddine Tahkout, Abdeslma Bouchareb et les frères Kouninef.

En effet, et selon les informations rapportées par le média Jeune Afrique, en un mois, « près de 600 milliards de dinars de biens appartenant à ces anciens dirigeants et hommes d’affaires ont été saisis par la justice », il est notamment question « de villas, d’usines, de bateaux de plaisance, d’appartements, de lots de terrains, d’immeubles … ».

L’ancien PDG du groupe ETRHB, Ali Haddad, incarcéré à la prison de Tazoult pour son implication dans plusieurs affaires, compte, à lui seul, « une liste de biens dépassant les dix (10) feuillets ».

Les biens de Haddad ayant été saisis regroupent pas moins « de 57 lots de terrains, 452 crédits auprès des banques publiques d’une valeur de 110 milliards de dinars, plusieurs logements à Alger et 275 projets octroyés de manière irrégulière à son groupe », a détaillé la même source en soulignant que « seules ses villas d’El-Biar et de Delly Brahim ont été mises sous scellés ».

Les Kouninef n’échappent pas à la saisie

Parmi les hommes d’affaires et les personnalités concernés par ces perquisitions et saisies figure les anciens propriétaires du groupe KouGC, les frères Kouninef, condamnés en mai 2021 à une peine d’emprisonnement pour leur implication dans des affaires « de trafic d’influence, de blanchiment d’argent et d’obtention d’indus avantages ».

Effectivement, la justice a procédé « à la saisie de la maison de Noah Kouninef, située à Bouzaréah (Alger) », a affirmé le même média, rajoutant que « l’usine de production de l’huile de table des frères Kouninef implantée dans la wilaya de Jijel fera l’objet d’un changement de statut juridique en vue de son transfert dans le giron de l’État », à l’instar d’autres biens industriels recensés.

La même source n’a pas manqué de préciser que « la valeur des biens confisqués sera versée dans un fonds spécial créé en vertu de l’article 43 de la loi de finances complémentaire 2021 », expliquant que ce dernier « compte les sommes récupérées à l’étranger, ainsi que le produit de la vente des biens saisis après décision judiciaire définitive ».

Les sommes récoltées seront affectées « au règlement des frais liés à l’exécution des procédures de confiscation, de récupération et de vente, ainsi qu’à l’apurement des dettes grevant les biens saisis », a noté Jeune Afrique.