Saïd Sahnoun: « Sonatrach maîtrise la fracturation hydraulique » et « respecte l’environnement »

Saïd Sahnoun: « Sonatrach maîtrise la fracturation hydraulique » et « respecte l’environnement »

Le groupe Sonatrach maîtrise « la fracturation hydraulique qui est une technique déjà utilisée par cette compagnie depuis les années 1990 mais sans avoir eu une incidence sur l’environnement », a indiqué le P-dg par intérim de Sonatrach, Said Sahnoun, dans un entretien accordé à l’Agence presse service (APS) au lendemain d’un conseil de ministres qui annonçait un arrêt prochain des explorations.

« Nous avons appliqué cette technique en 1992 à Hassi R’mel sur des formations (géologiques) qui ne sont pas épaisses et dont nous avons extrait du pétrole grâce à des forages horizontaux », affirme Sahnoun en précisant que son groupe a également recouru à cette technique à Hassi Messaoud pour l’amélioration de l’extraction des gisements très compacts (tight) de ce méga champ pétrolier entré en production depuis 1956.



On apprendra par le patron intérimaire de la Sonatarch qu’entre 2006 et 2010, le groupe a fracturé une moyenne de 50 puits par an à Hassi Messaoud, précise le dirigeant de Sonatrach, en relevant que ces forages, tout comme le reste des puits conventionnels, ont traversé des nappes aquifères sans pour autant avoir eu un impact sur l’environnement. Une technique, dit-il, « importée des Etats-Unis et utilisée de manière systématique dans ces forages ».

Disant comprendre « les appréhensions des habitants de In Salah », M. Sahnoun ne manque pas de croire que les habitants de cette localité « manifestent de la résistance à tout ce qui est nouveau ». Il renchérira, « Je refuse que l’on nous prête l’intention que ce que nous faisons ou ce que nous ferons plus tard puisse être préjudiciable aux citoyens et à l’environnement », insiste-t-il.

Sonatrach « respectueuse de l’environnement »

Selon lui, les aspects commerciaux et économiques n’écarteront jamais Sonatrach du principe de la protection de la santé de la population et de la préservation de l’environnement, « qui est sacré et parfaitement ancré dans les valeurs de Sonatrach ».

Il expliquera dans ce sillage, qu’à ce stade, la compagnie, qui est seulement en phase d’évaluation des réserves dans le bassin d’Ahnet (In Salah) où sont opérés les deux forages-pilotes de schiste, « ne vas pas lésiner sur les mesures de protection de l’environnement, notamment pour les nappes d’eau ».

D’ailleurs, renchérit-il, Sonatrach applique des mesures de «précaution strictes avant et après le forage, et ce, qu’il s’agisse de puits conventionnels (forage vertical) ou de puits non conventionnels (forage horizontal). Il affirmera que les forages sont systématiquement précédés d’étude d’impact qui détermine les incidences éventuelles qu’il puisse générer éventuellement sur les nappes d’eau.

Outre l’étude d’impact, la compagnie nationale procède, toujours selon son directeur, au « traitement de la boue de forage soit en la solidifiant avec du ciment pour la recycler pour d’autres usages, soit en la décontaminant intégralement des produits chimiques qu’elle contient ».

Se voulant plus rassurant, il dit que sa compagnie a opté pour la décontamination, appelé la « désorption thermique » en dépit du fait qu’il coûte deux fois plus cher que la technique de la solidification.

Sonatrach procède aussi à « l’aménagement de fosses pour le stockage des eaux utilisées lors de la fracturation hydraulique ».

Il avouera, cependant, que Sonatrach « ne dispose pas actuellement encore de la technologie lui permettant de traiter et de recycler cette eau évacuée du puits après l’achèvement du forage comme c’est le cas aux Etats-Unis.

Pour le forage de l’Ahnet, on apprendra que les eaux utilisées ont été « récupérées et stockées dans une fosse creusée à cet effet » et que cette eau soumise à « plusieurs contrôles de qualité, ne représente aucun danger sur l’environnement », selon les affirmations de M. Sahnoun.

Les forages d’Ahnet, « une vision citoyenne » ?

Le premier responsable de Sonatrach explique que l’implantation des deux puits-pilotes à Ahnet, à une trentaine de kms d’In Salah, obéit à une « démarche citoyenne » qui consiste à alimenter en gaz la centrale électrique de cette daïra.

L’alimentation de cette centrale, selon M. Sahnoun, « aurait été rendue impossible si les puits avaient été implantés à une distance importante d’In Salah, et dans un tel cas, Sonatrach n’aura d’autre choix que de torcher ce gaz ». Ce qui n’est pas « raisonnable », observe-t-il.

Il regrettera, enfin l’image négative qui colle aujourd’hui à la Soantrach à In Salah. Une image, dira-t-il, due essentiellement à « l’inefficacité de la communication de ce groupe pétrolier qui développait un langage sur le schiste qui n’était pas accessible au commun des citoyens ».