Saïd Sadi : « Le Drian a ses petites relations avec les notables du régime »

Saïd Sadi : « Le Drian a ses petites relations avec les notables du régime »

L’ancien président du Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD), Saïd Sadi, a réagi de manière implacable, aujourd’hui mercredi, au soutien ouvert de Paris aux annonces de Bouteflika.

La première caution parisienne étant venue du ministre des affaires étrangères, Saïd Sadi a commencé par relever que «Jean-Yves Le Drian a ses petites relations avec les notables du régime qui lui servent de point d’appui pour faire mûrir les contrats, les approches et les visions stratégiques», considérant au passage que le locataire du Quai d’Orsay «est dans son rôle».

Cependant, l’ancien président du RCD estime que «ce n’est pas à lui (Jean Yves le Drian ndlr) de nous dire si les Algériens doivent accepter un chef de L’État octogénaire», alors que, «dans son pays», les français se sont réservés «un quarantenaire flambant neuf» !

Saïd Sadi poussera le bouchon plus  loin, lorsqu’il fera remarquer que «par ailleurs, les recommandations de monsieur Le Drian, s’agissant de l’Algérie, ne sont pas toujours les plus pertinentes».

Il rappelle à ce propos que «c’est lui (Le Drian ndlr) qui nous recommandé l’entraineur de football Gourcuff, breton comme lui», et qui  «n’a pas été une recrue particulièrement fructueuse».

Plus «sérieusement», comme le note l’intervenant, il y a, de son avis, «une interprétation qui renvoie à deux explications».

D’abord, Saïd Sadi explique que «ce n’est pas la première fois que la France passe à côté d’un mouvement historique en Algérie» et rappelle que «pendant la guerre de libération en 1954, François Mitterrand, qui était ministre de l’intérieur, avait eu cette réponse : la seule réponse à la rébellion c’est la guerre».

Ensuite, poursuit l’ancien président du RCD, «une fois l’indépendance acquise, le pouvoir français, plus particulièrement d’ailleurs les socialistes, ont cru pouvoir faire oublier leurs dérapages et dérives pendant la guerre en soutenant mordicus le FLN d’après-guerre, qui n’avait plus rien à voir avec le FLN historique, au point où des hommes comme Aït Ahmed ont été refoulés d’Orly, parce qu’il devait parler sur Europe1». Il cite dans le même sillage le cas de «Mohamed Khider (qui) a été pratiquement chassé de France sur instigation d’un certain Abdelaziz Bouteflika, pour que le FLN d’après-guerre ne soit pas fâché».

Mais «une fois le FLN explosé en plein vol en octobre 88», fait encore rappeler Saïd Sadi, «l’État français nous a expliqué qu’il fallait absolument soutenir l’extrémisme religieux, pensant faire oublier leur soutien au FLN d’après-guerre».

C’est donc, conclut-il, «pas les recommandations françaises qui ont été les plus pertinentes, les plus lucides sur la situation algérienne».

Quant à la dernière recommandation française en date, Saïd Sadi «déplore» le fait que «c’est une maladresse de plus», et qu’«il faut que les algériens s’en souviennent».