Lors d’une conférence organisée dans le cadre de la célébration du 36e anniversaire du Printemps berbère à la maison de la culture de Tizi Ouzou « Mouloud Mammeri » ce jeudi, Said Saadi est revenu sur l’arabisation en Algérie, rapporte TSA.
« L’arabisation en Algérie est un problème auquel est confrontée la jeunesse mais dont on ne veut pas parler. L’essentiel des grandes propositions novatrices, innovantes et libératrices sont produites en français » estime-t-il, avant d’ajouter « Il se trouve que l’arabisation a été une véritable prison intellectuelle pour la jeunesse et nous devons libérer, enlever, contourner cette contrainte pour permettre à notre jeunesse d’accéder à l’information comme nous avons pu y accéder ». Selon lui, « Ce qui a permis aux jeunes d’échapper à la peine d’emprisonnement à perpétuité est la révolution numérique, c’est-à-dire Internet ».
Durant cet évènement, l’ancien grand patron du RCD a abordé la question liée à l’émergence et la raison d’être du mouvement d’avril 80« La génération d’avril 80 a assumé sur la place publique les vérités interdites. Le défi de l’heure c’est d’en faire les leviers de notre libération. Le régime est chancelant ».
« Il est capital et urgent de comprendre un enchaînement stratégique de portée historique : le combat d’avril 80 est le seul viatique de sauvegarde de la Kabylie, cette sauvegarde conditionne l’avenir de la démocratie en Algérie, la démocratie algérienne est le postulat de l’émancipation nord-africaine dont l’amazighité représente le ferment libérateur », a affirmé M. Sadi.
Indirectement, M. Sadi est revenu sur l’interdiction d’une conférence à l’université Mouloud Mammeri « Lorsqu’une conférence est interdite, si elle n’appelle pas à prendre des armes, il faut que la société apprenne à se mobiliser et à défendre ses acquis. Il ne faut pas marchander le droit à la liberté d’expression », a-t-il lâché.